mardi 14 juillet 2015

Les grands méchants loups

'Pour faire le moins de mécontents possible, il faut toujours taper sur les mêmes'
 - Les Shadocks - 
 
J'avais pris cette habitude de commencer ma journée par la publication sur Facebook de la petite nouvelle du jour, puisée dans l'actualité. Ça fait un moment que j'ai jeté l'éponge et le clavier. Je ne sais plus où donner de la tête. Je ne sais plus choisir sur quel malheur du jour je pourrais jeter mon cynisme et mon ironie. Les mesures du gouvernement belge? Les migrants qui se noient? Le dernier rhinocéros blanc qui a une protection rapprochée? La chasse à la girafe? Ces gens qui meurent partout dans le monde parce qu'il y a la guerre et la famine et que parfois on ne sait même pas où se trouve ces régions? La peine de mort qui n'en finit pas d'exécuter des innocents et parfois même des coupables? Les vieilles à la pension qui font des bébés? L'EI qu'on est impuissant à enrayer? (là je pourrais friser la théorie du complot si on me lance). Les pollutions qui deviennent la norme? Les théories alarmistes et les dénis de catastrophes? Les grands patrons? Les invisibles puissants? Les assassinats? Les élections qui n'en sont pas? Et comment y échapper ces dernières semaines, le Grexit ou pas? 

L'actualité me donne des envies de suicide. Ou de changement. 

Et là je me dis (souvent à 7h39, avant mon café, ce qui explique sans doute ceci) que le changement pourrait être aussi simple que de dire non. 

Non je n'appliquerai pas des mesures contraires au respect du droit humain, non je n'appliquerai pas des mesures prises par des personnes qui ne me ressemblent pas. Non, je dis non tout simplement. Non, je refuse d'obéir. 

Non, ce n'est pas parce que je peux que je dois. Non, mille fois non, à la tristesse du monde.

Ça fait j'ai-14-ans-des-boutons-et-un-appareil-dentaire. Parce que c'est un peu simple et court comme raisonnement. Certes. Mais que risque-t-on si tout le monde dit non? Rien. On ne peut rien faire si personne ne veut y faire. Refuse d'être le bras. 

Non, ne m'oppose pas l'équilibre économique. Celui là même qui nous pousse à nous enfoncer toujours plus loin. Non, ne m'oppose pas la nécessité de l'ordre et de la Loi, quand l'ordre se travestit pour faire de nous ses bourreaux et devient contraire à sa loi. Trop compliqué, sans résultats.

Pense grain de sable ou même mieux, ne pense pas.

Je ne veux pas de plans de bataille, je ne veux pas de solutions, je ne veux pas de discours bien pensés ou pensants, je ne veux pas réfléchir pour mieux sauter. Je n'ai plus envie qu'on me dise où aller et quoi penser, que dire et qui priver. 

Bien sûr il y a des tas de gens qui ne pensent pas comme moi. Il y a des gens qui pensent qu'on peut frapper indéfiniment sans craindre la révolte. Mais peut-être que le temps de ces gens là est fini. Et peut-être est-ce le mien. 

Dire non c'est une stratégie plutôt inattendue pour ceux qui font régner la peur.

Je dis non. Je ne veux pas de la différence comme arme mais bien comme richesse. Je veux pouvoir aller où je veux et que d'autres viennent à moi. Je ne veux pas des mots qui blessent. Je veux des mots vrais. Je veux du respect. De la girafe à l'orque dansant. De l'étranger étrange à mon voisin. 

Tu me trouves simplette, facile et tu ricanes. Et c'est bien pour ça que je ne regrette pas ce non. Parce que j'ai d'abord eu peur de ce qu'on en dirait, qu'on me me trouve simplette et facile. Ce n'est pas grave, je suis naïve et pétrie de bons sentiments. 

Je ne prône ni l'anarchie ni un Revival. Je ne suis personne pour obliger l'autre à me suivre. Et je ne suis personne pour décider que l'autre n'a pas sa place ici ou là. Sauf peut-être pour les grands méchants loups. A ceux là je peux tourner le dos. Et leur dire encore et encore, non. 

Mais. 

Je ne suis personne si je suis la seule. 

Dis le avec moi.

Loup, es-tu là? 
Loup, je n'ai pas peur de toi. 

Non.

2 commentaires:

  1. et l'impuissance de voir le gouverenement belge agir comme un prof qui frappe ses élèves... bon texte, et des phrases très bien choisis

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    1. Merci! Contente de partager les idées, à plusieurs on est évidemment moins seuls!

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