vendredi 31 octobre 2014

Pixar, Walt et moi

(aujourd'hui on clique sur l'orange, c'est Halloween, on joue à se faire peur).

Le samedi matin chez nous, avant la balade et la studieuse bibliothèque, il y a le Scooby Doo de Lola et les Lapins Crétins d'Alma. Des personnages de choix en cette période d'Halloween. 
 
Mais il n'y a pas que ça. Car il se peut que j'aime les Disney et les Pixar. Pas les pyjamas ni les cartables (c'est vraiment trop laid, je m'excuse) mais les dessins animés, oui, je les aime beaucoup. Je suis une inconditionnelle de Toy Story, ce que j'ai transmis à mes deux filles qui en sont frappa-dingues. Elles ont chacune à leur tour fait main basse sur le coffret magique. Je reste émerveillée (et je pouffe aussi) en regardant Alma devant les 10 premières minutes de Toy Story 3. Et puis comment ne pas apprécier une bande-son de Randy Newman? J'ai déjà dit que j'étais fan des productions Pixar? 

On n'est pas exclusifs à la maison. Avec le temps on a accumulé un certain nombre de dessins animés bien sympathiques comme La Petite Taupe, Minuscules, Gédéon, Shaun le mouton, Bonne nuit les petits - et les autres. Tout n'est pas Disney ou Pixar et la qualité se trouve aussi ailleurs (mais ce n'est pas le propos du jour). Comme il faut reconnaître que tout n'est pas ou plus (selon notre âge) à jeter chez ces deux monstres de productions. Et de stupeur mon coeur s'est arrêté quand ils ont fusionnés. Je craignais, à tort, la perte de l'innovation chez Pixar. Je le reconnais, ce n'est finalement pas pour un mal. 

(Bref je m'égare).

Avec mon grand coeur de beurre qui aime les animaux (j'ose!) j'ai tenté de les sensibiliser à Nemo (appelle moi Doris), Bambi et Dumbo (chez ma mère parce que je n'ai pas encore résolu tous mes traumatismes sur le lien mère-enfant de ceux là), Les Aristochats (je ne résiste pas à un petit Scat Cat), 1001 pattes (ce sont les filles d'un biologiste tout de même), Monster Inc. et Le livre de la jungle (il en faut peu pour être heureux, une trentaine de DVD suffiront). Le tout avec un certain succès, faut-il le préciser.

(Bref on aime bien regarder la télé).

Et puis bien sûr il y a les princesses Disney. Que j'aime aussi (oui je sais, ça fait mal). Pas toutes il est vrai, certaines d'entre elles me tuent, m'achèvent, m'exaspèrent. Je déteste Pocahontas (malgré sa chevelure) parce que cet épisode est un tel travestissement de la vérité historique que j'ai honte. Je déteste Cendrillon parce que je trouve que cette petite peste ne veut finalement qu'être l'égale de ses demi-soeurs, des petites prétentieuses qui courent les bals et portent des jolies robes. Elle ne veut pas s'élever au-dessus de sa condition tragique, elle veut simplement être superficielle comme les autres. C'est trop (une grande déception de le revoir à l'âge adulte). J'avais déjà décroché de Disney à l'époque de Mulan, je ne me souviens que de la robe dans la salle de bal de Belle, Jasmine est fade à côté du Génie dans Aladin. Et puis il y a Ariel, entre le poisson et la princesse. Je crois me souvenir l'avoir profondément aimée mais pourquoi donc? (les cheveux roux je pense).

Mais Aurore et Blanche-Neige sauvent mes rêves de petite fille. Même si Blanche-Neige semble un poil à la ramasse, sa façon d'être dans le déni, son obsession du ménage et son rouge à lèvres Chanel impeccable en toutes circonstances me laisse pantoise d'admiration. Et Aurore... ça ne s'explique pas, le graphisme certainement, la petite musique entêtante menant au rouet (qui me fait toujours autant d'effet après 30 ans) et cette chanson d'amour si classique, j'en ai rêvé... Et puis il y a Merida, Raiponce, Anna et Elsa.  Après mes premiers émois de petite fille, le creux de l'adolescence, le vide de l'âge adulte, il y a maintenant l'âge de maman. Je REgarde les classiques et je découvre les nouveautés avec mes enfants. Au travers de leur émerveillement je peux à nouveau ressentir ce léger picotement, ce lointain souvenir du monde absolu des princesses. Je reviens plus sereinement à ce paysage visuel. J'aime beaucoup chez Merida cette réflexion sur la relation mère fille (même si la fin me chipote mais bon) et la présence du père, certes toujours discrète mais bien là cette fois. Comment dire, je m'envole? (et cette chevelure nom d'un chien, cette chevelure!). Je ris, franchement je ris, en regardant Raiponce et je chante aussi, un peu comme ça. Et que dire d'Anna et Elsa? Même sans enfant personne n'a pu échapper à la vague de Frozen. Je m'y suis laissée couler avec ma grande d'abord puis ma petite, à coup de chorégraphie devant la télé, de paroles marmonnées puis maîtrisées et de petites poupées qui ont rejoint notre maison. J'ai eu ma dose bien sûr. Puis Elsa et Anna se sont installées durablement chez nous. On a fredonné sur le chemin du boulot, sous la douche, on s'est fait des blagues entre parents. Et je ne vais pas nier que j'ai un peu joué la carte de la solidarité sororale pour régler deux ou trois conflits à l'interne, "tu vois c'est comme dans la Reine des Neiges...". Tout est bon dans le cochon.

Ces princesses ce sont des filles comme les autres. Elles parlent, elles chantent, elles rêvent de liberté et surtout d'être elles-mêmes. Et moi je sens que la petite fille en moi se réveille en les écoutant. Elles me rappellent ces rêves que j'avais, leurs mots trouvent un écho. Parce que ce ne sont pas les nombreuses séances de psychanalyse, ni la médiation, ni l'âge venant qui raniment cette petite flamme. Il suffit parfois d'un bon vieux synthé et de paroles à la con. Alors bêtement je chante à tue-tête avec mes filles. Là par contre ça n'est pas un conte de fée, parce que les filles quand maman perd la boule et danse à en perdre le souffle ça ne les amuse que moyennement, une maman ce n'est pas une petite fille (toc!). Mais je chante quand même, entre Alma qui fredonne un yaourt de paroles et Lola appliquée, front tendu et les yeux qui brillent des mêmes rêves qui m'animaient. Et c'est en toute quiétude que je suis désormais libérée, délivrée d'une quelconque culpabilité ou d'une gêne. Merde après tout, je n'ai pas peur des princesses ni des sorcières qui y trouveraient à redire. Ça claque, ça brille, c'est plein de couleur et de magie, pour un temps du moins.

Trop de princesse tue la princesse? Respire et savoure Knick Knack ou Ferdinand le taureau ou Hiawatha le petit indien. Last but not least, je dois à mon enfance de ne pas conclure sans déclarer mon attachement indéfectible à Pinocchio, Fantasia, Alice au Pays des Merveilles, Peter Pan, Merlin l'enchanteur, Robin des Bois, Les 101 Dalmatiens, Bernard et Bianca et La belle et le clochard.

(toi aussi tu as été un enfant)

vendredi 17 octobre 2014

Pink is the new black

Moi : "Je voudrais deux oeufs Kinder sivouplè".
Elle: "Pour garçon ou pour fille?"
Moi: "...o0...heu...fille?"

Celui des filles avait un peu de rose sur le dessus. Et un pourcentage de chance (d'espoir?) proche du néant de contenir une petite voiture (en vrai c'était une des fées de la série "Clochette" et deux petits personnages pour colorier et - bien sûr - Lola n'a pas eu la fée - elle a fait bonne figure compte tenu de l'ampleur de la déception).

Ça c'était deux heures après avoir récupéré mon Akarova en herbe à son cours de danse. Là où toutes les petites filles sont en justaucorps rose. "Non madame les justaucorps noirs c'est pour le niveau avancé...". Ma fille n'est pas avancée peut-être? (en vrai je ne sais pas mais pour sûr elle était terriblement belle en noir). Et oui ses chaussons sont roses parce qu'elle et moi on sait négocier (ouais!). Petit échange avec d'autres parents sur la couleur qui me tue (trop de rose tue le rose mais un peu aussi en fait). Il y en a qui trouve que le rose est joli, qui trouve que les petites filles il faut les laisser aller vers leur nature. Et tout et tout. Je ne suis pas persuadée que leur nature soit le rose. D'autant moins si tous les produits *filles* sont, presque inévitablement, conditionnés avec une touche de rose.

(C'est là que je devrais entamer une bonne petite thèse sur la théorie du genre mais non en fait).

Faut pas se tromper hein, je ne suis pas anti rose. C'était même ma couleur préférée quand j'étais petite. Et pourtant je n'étais pas une petite fille à jupes et collants. Pas même à robes. Pantalons et shorts. Presque jamais en rose. Mais j'aimais le rose. Et les Barbies. Et les Poneys. Et les poupées. Et les histoires sous l'arbre, dans ma petite tête à moi toute seule. Quoi qu'il en soit ma sixième primaire a mis fin à cette orgie couleur arc-en-ciel. Le grunge et l'adolescence m'ont sauvée. Le noir est ma couleur. Le noir est ma chapelle. Le noir est mon refuge et mon bonheur. 

Et puis j'ai eu ma fille. Je ne suis pas retournée au rose pour autant mais il m'a paru moins...rose? Moins laid dans ses yeux. Moins laid dans son monde.

J'aime ma fille. Je l'aime suffisamment pour supporter ses quelques frasques en rose, ses Barbies, ses Poneys, ses poupées, ses histoires de princesses sur la terrasse. J'ai grandi, elle grandit. Alors je parsème ses culottes de princesses, je tapisse ses rideaux et ses couettes de fleurs. Elle veut des robes et des jupes. Des diamants qui brillent, des bracelets et des colliers. Et je sais, oui je sais, qu'un jour elle voudra mettre son pyjama rose à l'école tellement elle l'aime. N'est-elle pas la plus belle comme ça? La fierté n'a pas de couleur.

Viendra le jour où elle en sera écoeurée. Ou pas. D'ici là on chemine ensemble, elle met des couleurs sur mes murs sombres et je lui indique les chemins de la nuance. 

Pink is the new black. Or is it LOvE?

vendredi 3 octobre 2014

Conversation avec Lola #l'héritage

Lola: "Mamaaaan, quand tu seras morte je pourrai avoir le porte manteau de tes colliers?"

Moi: "Oui mon chat"

Lola: "Avec tes colliers aussi?"

Moi: "Oui mon chat. Mais tu sais quand je serai morte, Alma et toi vous aurez tout ce qui est à moi, ce sera..."

Lola: "Chouette!"

Lola: "..."

Lola: "Quand tu seras morte qui sera notre maman?"

Moi: "Personne mon chat, même morte je serai toujours ta maman et..."

Lola: "Mais!?!?!? On sera deux petites filles toutes seules alors? Sans parents? On devra vivre toutes seules dans la maison?!?!?"

Moi: "Quand je serai morte tu seras toi aussi une maman mon petit chat, tu ne seras pas seule et peut-être même que tes enfants seront grands *finger crossed* et...

...et Alma a renversé son verre de lait de riz et ON voulait trois bonbons et "un p'tit dessin animé maman? (...) Viiiiii Niméééééééééé!".

Au suivant!
(No Sleep 'til Brooklyn)