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mardi 13 avril 2021

Au Presbytère

 Ça fait longtemps que je n’ai plus rien déposé ici. Par contre je me suis déposée au presbytère, un moment, pour retrouver un peu de moi et d’apaisement dans ces derniers mois fracassés. 

Quelques instantanés, pour le plaisir. L’odeur des matins frais ensoleillés, de la crotte de poule qui colle aux pieds, du feu de bois et de la fourrure grasse des moutons. 

Parce que le Presbytère n’a rien perdu de son charme ni le jardin de son éclat. 












jeudi 30 mai 2019

Transports intimes

Métro 17h10 siège de quatre côté couloir voisin à gauche voisin en face un siège vide de la musique dans les oreilles Dead Can Dance

                                                   Il a de beaux doigts des ongles propres une bague il doit fumer des cigarettes roulées son odeur est légèrement parfumée c'est agréable il fait quoi dans la vie peut-être de l'Amsterdamer ah merde pas lui par contre le contraste c'est une petite peau arrachée sur son pouce qu'est-ce qu'il lit ça n'a pas l'air récent la couverture est abimée drôle de tête les mains chez un homme ou les avant-bras comment ça s'appelle le radial non le grand palmaire ça le fait rire je n'aime pas mes mains j'ai les doigts gonflés là putain je suis fatiguée quelle merde cette maladie je me sens seule solitude solitude solitude arrête de répéter ce mot bordel sollicitée mais pas entendue putain je ressasse je vais en parler jeudi mais vas-y décale toi autocentrée c'est con d'écouter des chansons tristes quand on est un peu triste j'aime bien celle-là les premiers mois avec lui c'était bien ce petit jardin j'aimais bien ces carrelages éparpillés la petite table comment il est maintenant et l'arbre aussi elle me manque elle était vraiment belle j'aurais dû la garder j'aurais dû m'en foutre elle m'avait prêté le cd c'était chouette de prendre une bière avec elle est-ce qu'elle va trouver une réponse à sa question est-ce que j'ai eu les bons mots c'était pas vraiment la même question ou alors pas dans la même temporalité je peux quand même pas les reprendre ils pensent à quoi les autres ils pensent ou ils pensent pas peut-être qu'ils pensent aux autres qui pensent et que tout le monde se pose la même question elle a l'air de rêver il révise j'étais vraiment nulle pour m'organiser à l'époque faut que j'arrête de regretter ce choix elle a l'air fatigué il a l'air d'un comptable non d'un fonctionnaire il pense à des chiffres est-ce que c'est possible peut-être qu'en fait il est gentil ou sensible faut pas réduire les gens à leur gueule un peu non c'est quoi leurs histoires peut-être qu'elle pense à lui et toi est-ce que tu penses à moi là maintenant ce serait dingue ce n'est pas une bonne idée il est trop jeune comment elle peut ne rien voir ça me rend dingue oh je m'en fous tant pis carrément pas impossible de lui donner un âge il a des ados peut-être elle a cette moue on dirait que ça pue ben non elle a les yeux tristes non ils sont humides peut-être un rhume non tristes elle a remis du rouge avant de rentrer c'est pas possible que son rouge tienne encore hum cette odeur elle me fait penser à lui faut que j'arrête avec ça je la fais rire mais faut que j'arrête avec ça putain j'ai oublié de déposer le rapport demain ça ira encore je sais pas si je crois bien je pensais à quoi déjà putain mec comment tu ne me vois pas faut que j'arrête avec ça je pourrais toujours écrire pour sortir ce truc elle t'a dit de le faire je sais pas je pourrais en faire un truc marrant non je pourrais cracher sans rien dire c'est pas possible ça écrire à l'inverse de soi putain je vois pas comment on se disait quoi déjà pleinement non pas pleinement intensément est-ce qu'il a compris ce que je lui ai dit merde il va penser que je parlais de lui bordel je ne réfléchis pas assez avant de parler ah non c'était intensément et spontanément mais non ça fonctionne moins bien est-ce que je lui écrirais non je vais m'embrouiller ce serait vraiment bien si je fermais les yeux très fort et mais pourquoi je pense à son cul maintenant putain marteau rouge carré vert est-ce que ça marche n'y pense pas n'y pense pas n'y pense putain c'est bientôt mon arrêt il va pas bouger lui faut que je coupe mes cheveux c'est quoi c'est du rimmel non des cernes non du rimmel pas de crayon demain pandi panda je peux pas répéter ça à l'infini je fais ce que je veux dans ma tête ou c'est moi qui ne te comprends pas

mercredi 29 mai 2019

Le manège

Tu te refuses à voir.
Je me refuse à oublier. 
Tu dis qu’il n’en est rien. 
Je te raconte pour faire exister. 
Tu te détournes.
Je claque la porte, lassée. 
Tu as besoin.
Je plie pour te garder. 
Tu reviens.
Je pars m’oublier. 

Parfois je fais semblant. Toi aussi.
Parfois j’y crois. Pas toi.
C’est toujours bon. Des fois.

Petit manège qui se fout de moi. 
Tu me fais vibrer. 

mardi 15 août 2017

Summer vibes #2 La cabane du pêcheur

En été il y a deux semaines sacrées. Celles où nous partons à quatre. Quoi qu'il arrive. C'est à la fois intense et intime. Avec parfois des tempêtes puis des 'grand beau fixe'. Mais quoi qu'il arrive, à quatre.

Va savoir pourquoi, c'est dans cet endroit entre terre et mer. Dont les filles parlent avec envie et nous avec nostalgie.

...là-bas tu vis presque nue, les pieds dans le sable. Dans ta valise, des livres. Là-bas il n'y a pas une voiture à l'horizon et pour trouver le bonheur il faut marcher dans les rochers, quitte à tomber et te faire vachement mal, à l'égo surtout. 

...là-bas tu regardes tes enfants qui courent le long de la petite baie, en sautant dans les vaguelettes. Elles scrutent le fond de l'eau à la recherche de bernard-l’ermite et leur construisent des maisons. Elles plongent sans peur pendant des heures ou n'y mettent qu'un orteil, parce qu'elles ne sont pas pareilles. Elles attrapent des poissons aussi jolis qu'étranges et caressent des poulpes. Elles font avec leur père des châteaux de sable si beaux que les touristes les prennent en photo.

...là-bas tes enfants croisent d'autres enfants et ils deviennent amis le temps d'un été. Les adultes bienveillants les regardent en souriant. Parce que ton cœur te dit tout bas que c'est ce que tu as toujours voulu pour elles. Leur donner le goût du bonheur, de l'insouciance et du temps élastique. Leur donner des souvenirs à chérir. 

...là-bas tes enfants te réclament le coucher du soleil, les yeux perdus dans l'écume des vagues et les rêves de marins débutants. Elles courent - "encore un peu maman" - sur la plage dans la lumière qui décline et elles rient du chien qui plonge pour attraper les balles de sable.

...là-bas tu savoures l'apéro sur la terrasse, le corps heureusement fatigué, la peau fraîche qui embaume les huiles essentielles ou l'après-solaire. Les cheveux gardent, en dépit des rinçages, le sel de la mer. Tu regardes ton mec, sa peau bronzée, le cheveux blanchi, les yeux qui rient. Il te regarde aussi. Il est amoureux de l'endroit. Tu es amoureuse de lui.

...là-bas tu croques les fruits frais dont le jus te coule sur le menton et te colle aux doigts. Dans ton assiette les restes grillés d'une pêche miraculeuse et chaque repas devient une aventure culinaire quand ton apprenti capitaine te raconte son voyage sur la grande eau.

...là-bas tu rencontres des gens formidables, ou ordinaires qui sait, mais avec qui tu partages l'amour de cette terre accrochée à la mer, qui ressemble terriblement à une île sans l'être. Tu parles longtemps, à la lumière des étoiles et des bougies, de ce que c'est d'être un rêveur devenu adulte et de porter les rêves de nos enfants.

...là-bas tu fais l'amour tard dans la nuit, avec la fenêtre ouverte qui laisse entrer la brise marine et les restes de fumée d'un barbecue, dans des draps aussi ensablés qu'une plage. Tu dors peu, souvent réveillée par les cris des goélands et des plongeurs qui partent tôt. Ce n'est pas grave, il y aura la sieste dans la chaleur cuisante de l'après-midi, avec la berceuse du chant des cigales et du clapotis des vagues. 

...là-bas tu oublies doucement tout ce qui te bouscule, te fait peur, t'encombre. Un vide bienvenu que tu ne cherches pas à combler. Un peu de silence et de paix. Tu peux perdre ton regard pendant des heures entre les rochers et l'eau, à contempler les jeux de lumière et le ballet des oiseaux.

...là-bas ça ressemble un peu à un film d'auteur avec des gens comme des caricatures et des émotions crues, avec un soleil qui brûle la peau, avec une cigarette qui grésille et rougit dans la nuit et des gouttes qui perlent sur les bouteilles fraîches. Là-bas c'est la magie de l'éphémère et le désir de l'absolu. 

Bien sûr il y a des disputes, des piqûres de moustiques, de méduses et d'anémones. Il y a des chutes et des larmes à consoler. Des biscuits tombés dans le sable et des enfants qui doivent faire pipi. Il y a des envies de sauter du kayak et partir loin à la nage sans jeter un regard en arrière. Il y a des déjeuners ronchons et du café dégueulasse. Quelques persiflages entre les dents aussi. Juste assez pour faire partie de cette poésie et pas assez pour la tuer.

Il n'y a pas de fin à cette histoire. Le prochain départ est déjà inscrit au calendrier. Je l'espère fait de vent, de gros pulls, de feu de bois et du doux soleil d'hiver.

vendredi 19 mai 2017

- Insomnie -

Il y a des jours où je cherche l'étiquette parce que j'ose croire qu'elle sera la solution. 
Désespérément. 

On peut se tartiner ou s'enduire de dépression, de nostalgie, de fatigue, de charge, de blues, de surmenage. Même de maladie. Mentale et physique. Des étiquettes. Que je colle et décolle.
Désespérément. 

Quand les journées semblent interminables sans même avoir commencées. Quand l'anxiété submerge tout sens commun. Quand la peine est si forte que les larmes sont difficiles à retenir. Quand on a envie de respirer avec une corde au cou. Quand on a tellement honte qu'on fait semblant. Quand pas un mot de l'autre ne semble pouvoir nous atteindre. Quand le masque est tellement grotesque que seule la politesse permet encore de le faire tenir. Quand on pousse le plafond de verre sans pouvoir le traverser. Quand on a envie de hurler avec l'espoir de le briser. Quand la violence contenue est si forte qu'elle nous immobilise. Quand la nostalgie est si forte que les bonheurs du jour ne peuvent combler cette envie de fuir. Quand l'envie de s'assumer est paradoxalement aussi forte que l'envie de vivre dans le déni. Quand tout est insupportable. Quand on avance malgré tout avec une confiance aussi aveugle que désespérée. Et toutes ces choses qu'on se dit tout bas, si bas, pour ne même pas l'entendre de soi. 

Et parfois, quand on se sent si bien, si chanceuse, que le désarroi n'en est que plus grand quand les nuages sombres nous rattrapent. Et la solitude infinie du sentiment que cela ne finira jamais. 

Il y a des jours comme ça. Avec un arc-en-ciel dans la tête. 

samedi 22 octobre 2016

Le sel de la mère


Et donc je suis partie en vacances sans mes enfants. Huit jours. Complets.

Pour la première fois depuis sept ans je n'avais que moi pour unique objet d'occupation et de préoccupation. Assise dans le métro, dans le train, dans la camionnette, face à la mer, je me suis demandé si je serais capable de faire quelque chose de tout ce temps. Je me suis même demandé si je serais capable d'intégrer cette idée et de prendre ce moment pour ce qu'il était. De me laisser ressentir cette étrange sensation de flottement. De liberté?  

Je me suis dit que j'allais panser mes blessures, penser mes envies, récupérer. Que j'allais enfin nettoyer, faire le vide. En vrai je n'ai rien fait. Rien. Au final il n'y a pas eu de remise en question ni de grandes révélations. Juste pas mal de pas. Pas de pression, pas d'horaires, pas de sollicitations, pas de décisions.  

J'ai laissé couler les heures. J'ai regardé les vagues. J'ai écouté le vent et les goélands. Il y a eu un peu de poésie, du poisson frais, une tempête, de la contemplation, du silence et beaucoup, beaucoup d'amour. 

Je suis revenue, toujours mère de mes filles. Avec cette petite lumière en plus, celle de la mère ressourcée. C'est que finalement le rien est parfois fait de plein de bonnes choses.

vendredi 21 octobre 2016

La braise

J'allais l'écrire, encore une fois laisser la place à cet ennemi invisible. Celui qui me rend prisonnière à l'intérieur de moi-même.

Puis.

Je me suis rappelée les mots que j'avais prononcés hier soir. A la table il y avait des amies et du vin. Et moi, éveillée. J'ai dit que je ne voulais pas être prisonnière. J'ai dit que ma vie était belle. J'ai dit que j'avais des amis formidables et un mec incroyable. J'ai dit comme mes filles étaient magnifiques.

Je n'ai pas menti.

Pour ce matin je vais souffler sur les braises de la veille qui couvent encore.

J'ai dit ma vie est belle.

vendredi 12 août 2016

Et le silence

Parfois on traverse des déserts. Ils ne sont ni vides ni silencieux ni apaisants. Mais on y est fort solitaire quand même. Dans mes déserts il y a des mots qui se bousculent, l'envie de dire et toute l'impossibilité à être. Il y a de la peur et de la honte aussi. Alors on se met à faire du bruit pour tout recouvrir, on s'agite pour faire disparaître. Du coin de l’œil on entraperçoit d'autres marcheurs emplis de solitude mais chacun poursuit sa route. Comment lui dire à cet autre quand on sait que l'équilibre est parfois si fragile. Quand on sait que les mots peuvent sauver comme faire voler en éclats. Savoir n'est pas guérir. Parfois, au milieu du bruit, émergent les mots. Enfin. Et des mots émerge un chemin. On sort du désert. On se demande ce qu'on a été y faire, comment on a pu s'y perdre à nouveau, encore et encore. On sait aussi qu'on y retournera parce que c'est dans notre nature. Mais d'ici là on s'abreuve de vie. On chérit notre soif. On s'oublie un peu, un tout petit peu, dans un grand silence, pour mieux se trouver. 

mercredi 15 juin 2016

Ce matin

Comme toujours j'ai pensé au wagon. Le 3ème ou le 4ème? C'était le 3ème. Mais comme il y avait un musicien et que je n'avais pas envie de me priver de ma propre bande son, je suis montée dans le 4ème. 

Je suis montée dans mon wagon de manière royale. Je ne sais pas pourquoi mais c'est le mot qui convient le mieux à mon sentiment. Audacieuse, enthousiaste, sûre de moi. Puis je me suis regardée dans la vitre et je me suis dit que j'étais simplement moi. Je ne sais pas si c'était bien ou pas.

J'ai vu un jeune homme très mignon. Moins mignon que celui de la veille mais tout de même. Je me suis demandé si j'avais un style d'homme dans le métro. Le genre qui ne me plaît que dans les wagons de métro. Ils se ressemblaient assez ces deux là. Je me suis dit que je n'avais jamais vraiment eu de relations avec des hommes comme ça. Pas vraiment est-ce que c'est un peu?

Il y avait cette femme à côté de moi qui ne sentait vraiment pas bon de la bouche. Je me suis demandé si elle avait fumé avant de prendre le métro ou bu un café. Ou si elle ne s'était pas brossé les dents. Peut-être simplement qu'elle n'a pas bonne haleine. J'ai eu très envie qu'elle cesse de bailler. Quand même.

Ce matin dans mon métro il y a eu pas mal de pensées décousues. C'est souvent le cas.

J'ai pensé à toutes ces souffrances que je croise dans mon boulot. Et je me suis dit qu'elles percolent à travers moi. Je me suis demandé quelle part d'elles reste en moi. Un peu trop sans doute mais pas celle qu'on croit. J'ai pensé à mes dernières larmes versées et à toutes ces blessures secrètes qui sont ravivées par des mots innocents. Et toute cette peine encore une fois. Le désarroi de ceux qui la causent et de ceux qui la ressentent.

J'ai fait des ébauches de discours. Pour bientôt. Pour toi mon amour. Et aussi tous ces mots qui n'attendent que d'être déposés sur le clavier. Alors j'ai pensé au temps qui file. Comme ma rame de métro qui arrive à bon port. J'ai pensé à ces rames de métro et ces gens qui n’arriveront plus jamais. Je me suis demandé si quelqu'un avait nettoyé les larmes des visages de Maelbeek ou si je les avait rêvées ? 

J'ai regardé la foule pressée des matins à Arts-Loi, à la recherche des êtres qui me manquent. Comme si dans cet anonymat il était encore possible de les entrevoir. 

J'ai pris mon Latte, je suis rentrée dans cette foule à mon tour et j'ai commencé à travailler. 


*******************


La bande son du matin: Free Bird de Lynyrd Skynyrd, David de Noah Gundersen et La Plume de Louise Attaque. Un peu en boucle. 


jeudi 26 mai 2016

B-I-N-G-O

 Je cours et je n'ai pas le temps. Je cours parce que je veux bien faire. Parce que tu m'as demandé un service et que j'ai dit oui. Parce que tu m'as proposé et que j'ai dit oui. Parce que je dois, je n'ai pas le choix. Parce que je veux, j'ai envie. Mais je ne te rappelle pas. Je ne réponds pas à ton message. J'oublie de t'écrire comme promis. Je pense à toi, tout le temps. Mais jamais je ne te le dis. Je cours, je cours et je n'ai pas le temps. Je veux répondre à tout et tout le monde. Mais je n'ai pas le temps. Et je me sens mal. J'ai mal au ventre. Je m'en veux. Je culpabilise. Je prends sur moi de ne pas prendre le temps.

Mais voilà.

Parfois j'ai envie de ne rien faire. Et si par hasard c'était ton tour dans la file d'attente des amis à ne pas décevoir, tu vas être déçu. Alors j'ai mal au ventre, encore. Ma vie est un immense calendrier dont je coche les cases frénétiquement. Et je suis fatiguée. Je te l'ai dit, je pense à toi mais ça non plus je ne prends pas le temps de te le dire. Et quand j'ai 5 minutes pour moi, ce ne sont pas 5 minutes pour toi. Parfois, pendant ce temps là, je gobe des mouches en regardant l'herbe qui pousse.

Je te dirais bien que c'est parce que j'ai des enfants mais je ne voudrais pas que tu croies que c'est un poids ou un problème pour moi. Je ne voudrais pas que tu croies que mes enfants sont un rempart d'excuses. Parce que s'il y a bien un temps que je ne sacrifie pas, c'est celui-là.

Alors bon, on dira juste que c'est comme ça.

Si par hasard dans le Bingo des bons moments on arrive à croiser notre ligne du temps, on ne le perdra pas à s'excuser de tout ça. On sera là, ici et maintenant. N'est-ce pas?

lundi 11 janvier 2016

Beau comme du Bowie

I still don't know what I was waiting for
And my time was running wild
A million dead-end streets
And every time I thought I'd got it made
It seemed the taste was not so sweet
So I turned myself to face me
But I've never caught a glimpse
Of how the others must see the faker
I'm much too fast to take that test

Ch-ch-ch-ch-changes
Turn and face the strange
Ch-ch-changes
Don't want to be a richer man
Ch-ch-ch-ch-changes
Turn and face the strange
Ch-ch-changes
Just gonna have to be a different man
Time may change me
But I can't trace time

I watch the ripples change their size
But never leave the stream
Of warm impermanence and
So the days float through my eyes
But still the days seem the same
And these children that you spit on
As they try to change their worlds
Are immune to your consultations
They're quite aware of what they're going through

Ch-ch-ch-ch-changes
Turn and face the strange
Ch-ch-changes
Don't tell them to grow up and out of it
Ch-ch-ch-ch-changes
Turn and face the strange
Ch-ch-changes
Where's your shame
You've left us up to our necks in it
Time may change me
But you can't trace time

Strange fascination, fascinating me
Changes are taking the pace
I'm going through

Ch-ch-ch-ch-Changes
Turn and face the strange
Ch-ch-changes
Oh, look out you rock 'n rollers
Ch-ch-ch-ch-changes
Turn and face the strange
Ch-ch-changes
Pretty soon now you're gonna get older
Time may change me
But I can't trace time
I said that time may change me
But I can't trace time













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Un lundi pluvieux, je suis inconsolable,
éperduement fascinée par cet homme de la réinvention permanente.

David Robert Jones - Bowie 
1947-2016

samedi 2 janvier 2016

Autant en emporte le vent


Le 2 janvier on est partis à la mer avec nos bonnets, nos gros pulls et nos bottes. Pour prendre l'air. On a marché le long de la plage et fait craquer les coquillages sous les semelles. On a ouvert grand la bouche pour manger l'air de la mer comme a dit l'Elfe. Un peu d'eau dans les bottes et de sable dans les ourlets. J'ai pensé à ma grand-mère qui aurait eu 96 ans aujourd'hui et qui ne cessera jamais de creuser dans mes souvenirs des châteaux de sables, que la mer n'aura de cesse de faire fondre. Furtivement j'ai eu envie de pleurer. Et puis. Les projets et les résolutions se sont envolés avec les goélands. Chacun a contemplé la mer pour y jeter ses souhaits et le vent a tout emporté avec son souffle profond et salé. C'est une nouvelle année après tout. 

Alors on a mangé des moules et des frites, fait du cuistax et gâté les filles, encore un peu. Sur la route du retour on a écouté très fort nos vieux CD pendant que les nains dormaient profondément à l'arrière. C'est bon d'aimer tu sais.

Ce soir j'ai les joues qui brûlent de sel et de vent. 

Je suis prête.





mardi 27 octobre 2015

The Peace of Wild Things

When despair for the world grows in me and I wake in the night at the least sound in fear of what my life and my children's life may be, I go and lie down where the wood drake rests in his beauty on the water, and the great heron feeds.
I come into the peace of wild things who do not tax their lives with forethought of grief.
I come into the presence of still water.
And I feel above me the day-blind stars waiting with their light.
For a time I rest in the grace of the world, and am free.

"The Peace of Wild Things" 
Wendell Berry

lundi 26 octobre 2015

D'une pièce à l'autre

Ce weekend j'ai été à la traditionnelle réunion d'automne. Celle où une de mes branches se réunit pour fleurir la tombe de nos aïeux et boire quelques bulles.

C'est un moment de douce amertume. Où la joie des retrouvailles se mêle à une certaine tristesse. De ces moments où la force de l'émotion a un goût de mélancolie. De ces moments où les absents, connus et moins connus, nous rappellent la finitude des choses. Mais aussi la force de la mémoire et du lien.

Dans La Maison Vide je racontais mon infinie tristesse de voir la porte se refermer sur la maison de mon enfance et le deuil de mes grands-parents. L'acceptation de la perte est un travail difficile, insupportable et sans doute impossible pour partie.

Pourtant.

Le temps s'écoule et cette maison dont le silence me faisait si peur fourmille maintenant de mille bruits. Ceux de ma famille. Cette maison, devenue mienne, bruisse d'une nouvelle histoire. 

Parce que la perte nous laisse avec un vide devant les yeux, il faut apprendre à regarder autrement. Je ne suis plus (que) la petite fille. Je suis l'adulte qui veille sur les enfants. Je suis l'adulte qui prépare l'apéro. Je suis l'adulte qui va chercher les pistolets du dimanche. Je suis l'adulte qui entrouvre la fenêtre. Je suis l'adulte qui prend le relais. Je suis l'adulte qui va fleurir les tombes et qui apprend les anecdotes pour à mon tour les transmettre.

Je suis de la filiation. Je suis de la transmission. Je pose la question du sens pour moi et ceux de demain. Le poids de la charge et la fierté apaisante d'être un passeur.

Je suis rentrée chez moi et j'ai respiré très profondément, le coeur gonflé d'émotions contradictoires et enivrantes. Puis j'ai dormi.


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Parfois, au détour d'une pièce, j'entends le bruit léger et cristallin de mes souvenirs d'enfance. Comme des rayons de soleil qui se reflètent sur la surface de l'eau, légèrement aveuglants. Puis ils disparaissent, emportés par les rires de mes enfants et le bruit d'une vie.

Dans la maison vide il y a l'écho du temps qui passe et qui ne se ressemble pas.

mardi 20 octobre 2015

Despicable me

Parfois on rencontre un cheval de Troie.

Celui qui est à l'intérieur sans qu'on l'ait invité ou parce qu'on a été assez curieux pour le laisser entrer.

Il faut savoir reconnaître son cheval de Troie. Et puis se demander.

Je fais quoi?
Pourquoi ce cheval là?

Se demander ce qui peut nous faire si peur chez l'autre et chez soi. Se demander si finalement on peut tenter la confiance. Avec le risque de perdre le pari. Et d'ériger des barrières toujours plus hautes. Parce que je ne sais toujours pas quand on peut dire que l'autre n'est plus un cheval de Troie mais simplement un autre.

Bref, j'en conclu que moi, je suis comme Gru (une suite logique du Grinch side of life).

Et si je dis que je suis moche et méchante, fais moi plaisir, crois moi. Fais semblant de me croire. Fais moi plaisir, ne sois pas mon cheval de Troie.

Je ne le supporterais pas, je ne saurais pas quoi faire de moi.

mardi 22 septembre 2015

(pssst)

Je n'écris plus. Ce n'est pas une question cette fois (j'ai déjà répondu à ça ici). J'écris beaucoup dans ma tête mais je ne trouve jamais le temps de poser les mots sur le clavier. Je me trouve surtout des excuses. Ces derniers temps (jours? semaines? mois?) je me promène un peu trop dans des territoires inexplorés, loin, très loin, profond, très profond. Là où mes pensées s'égarent. C'est un voyage que je n'aime pas et dont je reviens épuisée. Alors tout me paraît vain. Vide de sens. Et je ne vois plus très bien comment ou pourquoi mettre des mots. Écrire me demande de traduire des émotions et prendre conscience. C'est comme inventer du réel. Alors je n'écris pas. Je me protège. (ça s'appelle la peur). Mais les mots continuent de venir et parfois ils s'échappent. Ils coulent de mes doigts. Comme des gouttes sur le clavier. J'aimerais que ce soient des perles. Venues de pays où il ne pleut pas.

jeudi 18 juin 2015

Je ne suis pas Edith Piaf

Je suis pleine de vie et de joies. Et de regrets aussi. 

Je regrette ces amours qui ont trop duré, ceux qui auraient du prendre fin bien avant ça. Ceux que j'ai aimés pour les mauvaises raisons. Et à qui j'ai fait du mal. Ces amours qui n'étaient pas eux, ni moi non plus. Je regrette ces amours que je n'ai pas su saisir. Ces chances que je n'ai pas données, à moi surtout de les vivre. Ces rencontres improbables faites de choix et de renoncements aussi.

Je regrette de ne pas avoir écouté mes grands-mères avant leur mort. Je regrette de ne pas avoir pris leur main ni pris le temps. Je regrette d'avoir été à la recherche de solution, à défaut de donner l'attention. Je regrette ces morts qui n'ont pas eu le temps de raconter leurs histoires, bribes et souvenirs qu'on se passe. A chaque fois un peu moins vraies, à chaque fois un peu plus belles et moins réelles.

Je regrette les portes que j'ai claquées pour de mauvaises raisons, faute de mots pour ouvrir ma colère à l'échange que je peinais à demander. Je regrette les portes que je n'ai pas claquées sur les mensonges et les faux semblants. Je regrette de les avoir fait miens. Je regrette de les porter gravés au coeur.

Je regrette de ne pas avoir eu les mots. Ni même avoir eu conscience de ce dont j'avais tant besoin.
Je regrette de ne pas avoir fait ce qu'il fallait et de ne pas avoir été celle que je voulais.
Je regrette de ne pas avoir eu confiance, je regrette d'avoir eu peur. Et comme je regrette que ce soit toujours ce qui me fait défaut. 

On ne peut rien changer. Faut-il ça aussi le regretter? 

J'aimerais simplement un rabe de temps avec les gens. Rattraper des mots partis trop vite, dire ceux qui ne sont pas venus. Dire encore une fois, une dernière fois, tout ce que je sais depuis.

Alors. 

Le bien et le mal ne me sont pas égaux.
Je ne peux pas payer, balayer, oublier et me foutre du passé. 
Je ne peux pas allumer le feux sur mes souvenirs. 
Mes chagrins et mes plaisirs me sont précieux.
Je n'ai pas balayé mes amours.
Je ne pars pas de zéro.

C'est vrai, il y a bien cet amour là qui m'a fait commencer.

Mais non, je ne suis pas Edith Piaf.
Et ça je ne le regrette pas.



 
Do the best you can, until you know better. 
Then when you know better, do better. 

- Maya Angelou -

jeudi 1 janvier 2015

Résolutions?

Premier jour de l'an nouveau. Je n'ai absolument aucune résolution fracassante. Peut-être même à l'inverse, je tente le tout à la baisse. 2015 sera l'occasion de ne pas trop attendre de moi-même ni de ceux qui m'entourent. Recevoir ce qui est à donner et offrir ce que l'on a à partager. Je ne vais rien arrêter ni commencer. Je vais plutôt simplifier à défaut de me priver. Nettoyer, trier, ranger mes brols, mes tiroirs, mes relations, mes priorités. Je vais aussi prendre le temps de m'aimer. C'est toujours un bon début pour aimer l'autre. Je vais prendre le temps de m'accepter. C'est toujours un bon début pour accepter l'autre. Accepter que l'on ne puisse ni plaire à tous, ni répondre à tout et que l'on est tout de même quelqu'un de bien. Je vais m'offrir un petit bain de fidélité à moi-même avec une pincée de confiance. 

C'était une très belle journée pour ne rien commencer.





vendredi 31 octobre 2014

Pixar, Walt et moi

(aujourd'hui on clique sur l'orange, c'est Halloween, on joue à se faire peur).

Le samedi matin chez nous, avant la balade et la studieuse bibliothèque, il y a le Scooby Doo de Lola et les Lapins Crétins d'Alma. Des personnages de choix en cette période d'Halloween. 
 
Mais il n'y a pas que ça. Car il se peut que j'aime les Disney et les Pixar. Pas les pyjamas ni les cartables (c'est vraiment trop laid, je m'excuse) mais les dessins animés, oui, je les aime beaucoup. Je suis une inconditionnelle de Toy Story, ce que j'ai transmis à mes deux filles qui en sont frappa-dingues. Elles ont chacune à leur tour fait main basse sur le coffret magique. Je reste émerveillée (et je pouffe aussi) en regardant Alma devant les 10 premières minutes de Toy Story 3. Et puis comment ne pas apprécier une bande-son de Randy Newman? J'ai déjà dit que j'étais fan des productions Pixar? 

On n'est pas exclusifs à la maison. Avec le temps on a accumulé un certain nombre de dessins animés bien sympathiques comme La Petite Taupe, Minuscules, Gédéon, Shaun le mouton, Bonne nuit les petits - et les autres. Tout n'est pas Disney ou Pixar et la qualité se trouve aussi ailleurs (mais ce n'est pas le propos du jour). Comme il faut reconnaître que tout n'est pas ou plus (selon notre âge) à jeter chez ces deux monstres de productions. Et de stupeur mon coeur s'est arrêté quand ils ont fusionnés. Je craignais, à tort, la perte de l'innovation chez Pixar. Je le reconnais, ce n'est finalement pas pour un mal. 

(Bref je m'égare).

Avec mon grand coeur de beurre qui aime les animaux (j'ose!) j'ai tenté de les sensibiliser à Nemo (appelle moi Doris), Bambi et Dumbo (chez ma mère parce que je n'ai pas encore résolu tous mes traumatismes sur le lien mère-enfant de ceux là), Les Aristochats (je ne résiste pas à un petit Scat Cat), 1001 pattes (ce sont les filles d'un biologiste tout de même), Monster Inc. et Le livre de la jungle (il en faut peu pour être heureux, une trentaine de DVD suffiront). Le tout avec un certain succès, faut-il le préciser.

(Bref on aime bien regarder la télé).

Et puis bien sûr il y a les princesses Disney. Que j'aime aussi (oui je sais, ça fait mal). Pas toutes il est vrai, certaines d'entre elles me tuent, m'achèvent, m'exaspèrent. Je déteste Pocahontas (malgré sa chevelure) parce que cet épisode est un tel travestissement de la vérité historique que j'ai honte. Je déteste Cendrillon parce que je trouve que cette petite peste ne veut finalement qu'être l'égale de ses demi-soeurs, des petites prétentieuses qui courent les bals et portent des jolies robes. Elle ne veut pas s'élever au-dessus de sa condition tragique, elle veut simplement être superficielle comme les autres. C'est trop (une grande déception de le revoir à l'âge adulte). J'avais déjà décroché de Disney à l'époque de Mulan, je ne me souviens que de la robe dans la salle de bal de Belle, Jasmine est fade à côté du Génie dans Aladin. Et puis il y a Ariel, entre le poisson et la princesse. Je crois me souvenir l'avoir profondément aimée mais pourquoi donc? (les cheveux roux je pense).

Mais Aurore et Blanche-Neige sauvent mes rêves de petite fille. Même si Blanche-Neige semble un poil à la ramasse, sa façon d'être dans le déni, son obsession du ménage et son rouge à lèvres Chanel impeccable en toutes circonstances me laisse pantoise d'admiration. Et Aurore... ça ne s'explique pas, le graphisme certainement, la petite musique entêtante menant au rouet (qui me fait toujours autant d'effet après 30 ans) et cette chanson d'amour si classique, j'en ai rêvé... Et puis il y a Merida, Raiponce, Anna et Elsa.  Après mes premiers émois de petite fille, le creux de l'adolescence, le vide de l'âge adulte, il y a maintenant l'âge de maman. Je REgarde les classiques et je découvre les nouveautés avec mes enfants. Au travers de leur émerveillement je peux à nouveau ressentir ce léger picotement, ce lointain souvenir du monde absolu des princesses. Je reviens plus sereinement à ce paysage visuel. J'aime beaucoup chez Merida cette réflexion sur la relation mère fille (même si la fin me chipote mais bon) et la présence du père, certes toujours discrète mais bien là cette fois. Comment dire, je m'envole? (et cette chevelure nom d'un chien, cette chevelure!). Je ris, franchement je ris, en regardant Raiponce et je chante aussi, un peu comme ça. Et que dire d'Anna et Elsa? Même sans enfant personne n'a pu échapper à la vague de Frozen. Je m'y suis laissée couler avec ma grande d'abord puis ma petite, à coup de chorégraphie devant la télé, de paroles marmonnées puis maîtrisées et de petites poupées qui ont rejoint notre maison. J'ai eu ma dose bien sûr. Puis Elsa et Anna se sont installées durablement chez nous. On a fredonné sur le chemin du boulot, sous la douche, on s'est fait des blagues entre parents. Et je ne vais pas nier que j'ai un peu joué la carte de la solidarité sororale pour régler deux ou trois conflits à l'interne, "tu vois c'est comme dans la Reine des Neiges...". Tout est bon dans le cochon.

Ces princesses ce sont des filles comme les autres. Elles parlent, elles chantent, elles rêvent de liberté et surtout d'être elles-mêmes. Et moi je sens que la petite fille en moi se réveille en les écoutant. Elles me rappellent ces rêves que j'avais, leurs mots trouvent un écho. Parce que ce ne sont pas les nombreuses séances de psychanalyse, ni la médiation, ni l'âge venant qui raniment cette petite flamme. Il suffit parfois d'un bon vieux synthé et de paroles à la con. Alors bêtement je chante à tue-tête avec mes filles. Là par contre ça n'est pas un conte de fée, parce que les filles quand maman perd la boule et danse à en perdre le souffle ça ne les amuse que moyennement, une maman ce n'est pas une petite fille (toc!). Mais je chante quand même, entre Alma qui fredonne un yaourt de paroles et Lola appliquée, front tendu et les yeux qui brillent des mêmes rêves qui m'animaient. Et c'est en toute quiétude que je suis désormais libérée, délivrée d'une quelconque culpabilité ou d'une gêne. Merde après tout, je n'ai pas peur des princesses ni des sorcières qui y trouveraient à redire. Ça claque, ça brille, c'est plein de couleur et de magie, pour un temps du moins.

Trop de princesse tue la princesse? Respire et savoure Knick Knack ou Ferdinand le taureau ou Hiawatha le petit indien. Last but not least, je dois à mon enfance de ne pas conclure sans déclarer mon attachement indéfectible à Pinocchio, Fantasia, Alice au Pays des Merveilles, Peter Pan, Merlin l'enchanteur, Robin des Bois, Les 101 Dalmatiens, Bernard et Bianca et La belle et le clochard.

(toi aussi tu as été un enfant)

samedi 12 juillet 2014

Bourgeois Bohème

Il y a des gens qui adorent me coller des étiquettes. Je ne sais pas pourquoi (en fait si mais bon). Disons qu'il y a des gens qui aiment les étiquettes parce que ça les rassurent de se moquer des autres pour se donner une contenance face aux vides de leurs choix. Ce n'est pas grave, ça arrive à tout le monde, d'en donner et d'en recevoir. 

Les miennes?
Ces derniers temps celle de gauchiste est plutôt en vogue. Je ris un peu parce qu'à force de fréquenter des gauchistes (des vrais hein!) je me dis que je suis plutôt la droite modérée de l'extrême gauche. Ça non plus ce n'est pas grave, je n'ai pas 40 ans et je peux encore faire d'autres choix (toujours plus à gauche bien sûr). 

Parfois je reçois celle d'écolo. Ça c'est sans doute les sandales avec les chaussettes et la thérapie par les huiles essentielles.

Mais à vrai dire celle que je préfère c'est celle de bobo. Là je sens que parfois ça tient de l'insulte mais qui ne fait pas mouche. Quitte à être le quelque chose de quelqu'un mieux vaut être le bobo que le con? Bien sûr interrogé par la bobo que je suis (supposée être), l'accusateur ne sait pas vraiment me définir (ni par l'accusation ni l'accusation elle-même). Va donc pour le terrible "bobo" et si je ne sais pas comment prendre le bourgeois, je peux me faire aisément à la bohème. Il y en a même pour m'envier (comme quoi).

Et sinon Solange te parle par ici pour en savoir plus. Et assumer en toute quiétude.