vendredi 17 octobre 2014

Pink is the new black

Moi : "Je voudrais deux oeufs Kinder sivouplè".
Elle: "Pour garçon ou pour fille?"
Moi: "...o0...heu...fille?"

Celui des filles avait un peu de rose sur le dessus. Et un pourcentage de chance (d'espoir?) proche du néant de contenir une petite voiture (en vrai c'était une des fées de la série "Clochette" et deux petits personnages pour colorier et - bien sûr - Lola n'a pas eu la fée - elle a fait bonne figure compte tenu de l'ampleur de la déception).

Ça c'était deux heures après avoir récupéré mon Akarova en herbe à son cours de danse. Là où toutes les petites filles sont en justaucorps rose. "Non madame les justaucorps noirs c'est pour le niveau avancé...". Ma fille n'est pas avancée peut-être? (en vrai je ne sais pas mais pour sûr elle était terriblement belle en noir). Et oui ses chaussons sont roses parce qu'elle et moi on sait négocier (ouais!). Petit échange avec d'autres parents sur la couleur qui me tue (trop de rose tue le rose mais un peu aussi en fait). Il y en a qui trouve que le rose est joli, qui trouve que les petites filles il faut les laisser aller vers leur nature. Et tout et tout. Je ne suis pas persuadée que leur nature soit le rose. D'autant moins si tous les produits *filles* sont, presque inévitablement, conditionnés avec une touche de rose.

(C'est là que je devrais entamer une bonne petite thèse sur la théorie du genre mais non en fait).

Faut pas se tromper hein, je ne suis pas anti rose. C'était même ma couleur préférée quand j'étais petite. Et pourtant je n'étais pas une petite fille à jupes et collants. Pas même à robes. Pantalons et shorts. Presque jamais en rose. Mais j'aimais le rose. Et les Barbies. Et les Poneys. Et les poupées. Et les histoires sous l'arbre, dans ma petite tête à moi toute seule. Quoi qu'il en soit ma sixième primaire a mis fin à cette orgie couleur arc-en-ciel. Le grunge et l'adolescence m'ont sauvée. Le noir est ma couleur. Le noir est ma chapelle. Le noir est mon refuge et mon bonheur. 

Et puis j'ai eu ma fille. Je ne suis pas retournée au rose pour autant mais il m'a paru moins...rose? Moins laid dans ses yeux. Moins laid dans son monde.

J'aime ma fille. Je l'aime suffisamment pour supporter ses quelques frasques en rose, ses Barbies, ses Poneys, ses poupées, ses histoires de princesses sur la terrasse. J'ai grandi, elle grandit. Alors je parsème ses culottes de princesses, je tapisse ses rideaux et ses couettes de fleurs. Elle veut des robes et des jupes. Des diamants qui brillent, des bracelets et des colliers. Et je sais, oui je sais, qu'un jour elle voudra mettre son pyjama rose à l'école tellement elle l'aime. N'est-elle pas la plus belle comme ça? La fierté n'a pas de couleur.

Viendra le jour où elle en sera écoeurée. Ou pas. D'ici là on chemine ensemble, elle met des couleurs sur mes murs sombres et je lui indique les chemins de la nuance. 

Pink is the new black. Or is it LOvE?

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