lundi 6 avril 2015

mo tapaïlaï maya garçu

J'ai lu récemment une lettre ouverte d'une femme à l'homme qu'elle aime. Elle y dépeignait en 41 points pourquoi cet amour était si profond et ce que cet homme lui apportait chaque jour. Il y était question de compréhension, de se grandir l'un l'autre, de partage, de respect mutuel. C'était très beau. Et tout de suite j'ai imaginé la lettre que j'écrirais à l'homme que j'aime et qui partage ma vie. Et très vite j'ai compris que je n'écrirais pas une lettre comme la sienne.

Ce n'est pas nous ça. 

Tu ne me comprends pas à travers mes silences.
Tu n'aimes pas tout ce que je suis.
Tu n'acceptes pas que mes colères dévastent tout, y compris notre amour.
Tu ne me pardonnes rien.
Tu ne m'excuses pas non plus. 

Et quand j'ai besoin que tu me rassures, tu me dis "tu sais bien que je ne fais pas ça".

Non tu ne fais pas ça. Tout ça.
Et tu n'es jamais vraiment d'accord avec moi. 
Tu me le dis.
Et je grandis. 
C'est ton refus de ne pas me laisser faire que j'aime.
Qui me ramène à moi.

Nos différences nous animent.
Cette découverte perpétuelle d'un autre dans lequel se lover sans jamais s'endormir.
Se lier toujours plus fort, pour mieux se libérer. 

Depuis toi je sais que personne ne peut faire pour nous ce qu'on doit faire pour soi-même.
Depuis toi j'ai pris le risque de me perdre et d'être perdue.

Je prends même le risque que tu ne comprennes pas ces mots, le risque que tu ne me lises pas.
Mais sans ça ce ne serait pas vraiment toi.

Et je ne t'aimerais pas.

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