jeudi 26 mars 2015

12/52



A portrait of my children, once a week, every week, in 2015

Lola: L'idée derrière la tête (mais je ne vois que ses yeux).
Alma: Un soleil sauvage (mais j'ai l'image d'une licorne).

Elles ne mangent pas le chat (on a blurry morning).

mardi 17 mars 2015

11/52

A portrait of my children, once a week, every week, in 2015

Lola: Elle est partie tout le weekend, elle est revenue, elle me raconte.
Alma: Elle est partie tout le weekend, elle est revenue, ses cheveux poussent. 

Elles sont parties tout le weekend chez les grands-parents. J'ai vite fait un portrait à leur retour, avant que la batterie de mon appareil ne me lâche, me signifiant peut-être que c'était tout pour aujourd'hui, que le reste ne devait pas se regarder au travers de la lentille, qu'elles devaient se contempler au travers de mes bras et mes baisers.

Here's the link to Jodi's 52 project of the week and let's welcome her precious newborn, Percy.



dimanche 8 mars 2015

10/52


A portrait of my children, once a week, every week, in 2015

Lola: Elle plante des graines. 
Alma: Elle fait sa demoiselle ces derniers jours.

Elles prennent de la hauteur. 

Here's the link to Jodi's 52 Project of the week

dimanche 1 mars 2015

9/52



A portrait of my children, once a week, every week, in 2015

Lola: Elle n'a qu'une fossette. 
Alma: Elle accepte le regard de l'objectif.

Elles sont mesmerisées par Scooby-Doo.

dimanche 22 février 2015

8/52



A portrait of my children, once a week, every week, in 2015

Lola: Elle aime que je photographie l'expression d'une émotion, aujourd'hui elle est 'contente'.
Alma: Prise la main dans le sac.

Elles adorent les oeufs surprise. Surtout les surprises. 

Here's the link to Jodi's 52 Project of the week. 

dimanche 15 février 2015

7/52


A portrait of my children, once a week, every week, in 2015

Lola: Elle est revenue et déjà repartie, elle m'a manqué et elle me manque déjà. 
Alma: "Petit chat perdu" la laisse pensive. 

Elles m'illusionnent.

Here's the link to Jodi's 52 project of the week

dimanche 8 février 2015

6/52



 A portrait of my children, once a week, every week, in 2015

Lola: Elle se prépare pour le voyage scolaire.
Alma: Mademoiselle Dali.

Elles sont des mangeuses de frites. 

Here's the link to Jodi's 52 Project of the week.


mardi 3 février 2015

5/52


A portrait of my children, once a week, every week, in 2015

Lola: Elle sait rire.
Alma: Quelqu'un ne veut pas être prise en photo.

Elles apprennent à cuisiner en regardant leur père. 

vendredi 30 janvier 2015

L'histoire de Daa

Pour ma "soeur" qui m'a choisie et m'a reconnue dans ce qui fait toutes nos différences et ce qui nous unit.

Il y a quelques semaines je me rendue à une messe, veillée funèbre, à la mémoire de la grand-mère d'une amie. Elle m'avait invitée à rejoindre sa famille et ses proches pour prier et commémorer. Nous étions trois amies à nous y rendre ensemble. Il y avait beaucoup de monde.

Il y a eu de très beaux chants et de nombreuses interventions familiales et liturgiques. On nous a raconté l'histoire de Philomène dite Daa. C'était une femme de caractère. C'était une belle femme. Ouverte et généreuse, elle a élevé ses enfants et les enfants de ses enfants. Elle les a portés sur le dos, sous la chaleur, au marché. Elle a chanté pour eux, elle les a bercés. Elle a su les guider. Elle a partagé son foyer avec d'autres femmes. Elle était croyante, une fervente servante de Dieu. Elle était humble mais l'hommage qui lui a été rendu était vibrant et la peine à son départ est intense, immense. Dans un dernier souffle ses mots ont traversé les océans qui la séparaient de ces enfants devenus grands.

Après, on a bu des jus de fruits et du café. On a mangé des beignets salés et sucrés. On a dit bonjour un nombre incalculable de fois, serré des mains, baisé des joues et on a ri.

Est-ce que mon histoire serait différente si je dis que mon amie est togolaise? Que dans les veines de Daa coulait aussi du sang danois? Que je ne suis pas croyante, que j'étais accompagnée d'une belge de confession musulmane et d'une amie que je ne pourrais - même si je le voulais - faire entrer dans une case. Est-ce que l'émotion serait amoindrie si je dis que je ne connaissais pas Philomène, mamy, Daa, la belle femme à la forte croyance et au grand coeur? 

Ça n'a pas d'importance, pour moi. L'amitié n'a ni couleur, ni frontière, ni foi. N'en déplaise aux heures sombres. Belle Daa, merci à toi.


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Daa

lundi 26 janvier 2015

4/52

A portrait of my children, once a week, every week, in 2015

Lola: Reine des neiges
Alma: Bibendum des neiges

Elles sont pas peu fières. 

dimanche 18 janvier 2015

3/52



A portrait of my children, once a week, every week in 2015

Lola: mon adolescente de 5 ans et demi.
Alma: Chamois d'Or.

Elles font du pain perdu, avec plus ou moins d'enthousiasme. 

vendredi 16 janvier 2015

ceci n'est pas un débat

Pour une mouette qui ne cesse de rire avec moi

S'il y a un truc que je n'aime pas (trop souvent) faire sur mon coin de la toile c'est de réagir à l'actualité brûlante. Alors après le drame de "Charlie Hebdo" je me suis dit que je n'écrirais pas là-dessus. Non, je ne vais pas parler de Charlie Hebdo ici. Mais si tu es curieux je peux te raconter mes anecdotes sur ma relation avec Charlie et pourquoi je suis triste, ailleurs, une autre fois. Il y a des tas de gens qui écrivent sur Charlie, même si cette fois je n'ajouterai pas "beaucoup mieux que moi". Je ne le fais pas parce que ce n'est pas ce qui m'agite. Bon si ça m'agite en vrai mais ce n'est pas l'histoire que j'ai envie de conter. Cette histoire est celle  qui me tient éveillée la nuit et me donne parfois envie de pleurer sur le chemin du boulot (mon mec dit que ce sont les musiques déprimantes de mon iPhone, le doute est permis).

J'ai lu comme tout le monde la pléthore d'articles d'opinions, d'analyses, de critiques et de soutiens. J'en ai trouvé de fort intéressants que je me suis permis de partager via le réseau social. Je n'ai pas tranché ma position c'est vrai. J'ai trouvé que certaines critiques de Charlie avaient une place dans la réflexion tout comme les réflexions sur les racines socio-économiques amenant des jeunes, aujourd'hui adultes, à devenir des fanatiques meurtriers. Oui, je partage aussi l'idée que les politiques nationales et internationales ont une part de responsabilité. Le débat ouvert par ces meurtres est large et les angles d'analyse multiples. Je ne me cantonne pas aux appartenances religieuses, je parle aussi des classes sociales et des orientations philosophiques ou d'autres encore. La liste est longue. Oui bien sûr les communautés se sentent visées, les juifs, les musulmans et puis les libres penseurs qui défendent la liberté d'expression. Et aucune de ces communautés n'a vraiment tort (indice : si je faisais un débat ce serait un élément de réponse).

Là où le bât blesse, c'est que si l'échange est parfois resté stérile il a aussi parfois méchamment dérapé. Ce débat était entre amis et j'ai dû lire des choses qui m'ont atteinte au coeur. Parce que voyez-vous, je suis un peu antisémite semble-t-il. Un peu islamophobe. Un peu conne. Un peu trop engagée. Un peu trop à gauche. Un peu méchante. Un peu aveugle. Un peu intolérante. Un peu injuste. Bon. Moi je me sens  surtout énormément, profondément, durablement blessée et touchée dans mes convictions les plus intimes.  

Moi je croyais que les gens qui m'entouraient étaient avant tout des amis. Mais voilà depuis quelques jours je prends conscience que je ne suis pas juive, je ne suis pas musulmane, je ne suis pas française ni arabe, je ne suis pas croyante. Je croyais que j'étais Charlie, avec des tas de Charlie comme moi. Mais non. Je suis peut-être l'amie mais pas tout le temps, pas en temps de crise. Là, chacun rentre dans sa petite case. Les portes claquent, les amis FB sont supprimés, les articles et les commentaires effacés. Et je reste toute seule avec ce profond désir de dire et redire que nous sommes tous frères. Que les croyances n'importent pas, ni la couleur ni l'origine. Je suis Charlie mais je suis aussi naïve dirait mon mec.

Alors en lieu et place d'arriver à faire entendre mon insignifiante voix, de faire entendre qu'il faut refuser les stigmatisations et le jeu politique, qu'il faut refuser de fermer nos portes et nos coeurs, j'ai passé un temps infini à écrire une longue liste des "non je...". Je ne sais plus ce que je veux dire parce que je ne suis finalement jamais arrivée à le dire. Je me suis fait tirer dessus de toutes parts (symboliquement, j'ai eu de la chance). Je crois que c'était un truc du genre "je ne partage pas vos croyances mais je les respecte, tâchez de faire de même avec ma liberté et mes valeurs" ou "je partage vos peurs mais je ne veux pas nourrir la psychose ambiante, terreau fertile aux abus". "Je veux comprendre". Je n'ai jamais voulu convaincre ceux qui m'entouraient du bien fondé de ma position mais plutôt tenter d'offrir des pistes de dialogues. On ne peut réclamer le droit de se faire respecter si on ne laisse pas ce droit à l'autre. Enfin comme on dit, ma liberté s'arrête... et tout ça quoi. Une nouvelle fois j'ai goûté à l'amertume de ne pas faire partie d'une communauté, d'une religion, d'une case prédéfinie. Moi je trouvais ça pourtant formidable d'être libre.

On ne sera pas sous le feu nourri des kalachnikovs ni des médias en continu et ces amis redeviendront mes interlocuteurs du quotidien mais la trace reste. La tache. Ce moment où j'ai entrevu que les liens ne résistent souvent pas à la peur et au communautarisme de tous poils. Je peux sans doute aimer tout le monde mais tout le monde ne veut pas de mon amour inconditionnel. Et beaucoup me demande de choisir. Pas en ces termes bien sûr, en voulant plutôt me faire entendre raison, à tout prix. Et j'entends et je lis. Et je tente de comprendre, de faire du lien et mettre du sens, pour eux et pour moi.

Mais je ne choisis pas. Mon coeur est fidèle à mes principes. Je continue d'aimer et de militer, même si mes positions m'opposent parfois à certains qui seront aussi ceux que je voudrai protéger demain. Je ne veux pas choisir. Choisir c'est renoncer. Je m'y refuse parce que je crois en un idéal d'égalité et de fraternité. Certains diront que c'est une utopie, moi je dis que sans projet on ne va nul part. Refuser de participer à l'érosion de l'union c'est un début.
 
Bon demain je vais m'acheter un grand drap de lit blanc et une paire de sandales. Ou alors je m'isole sur une île pendant 27 ans et quand je reviens je tends la main à ceux qui m'ont offensée (j'ai pas dit pardonner hein). Je vais pas me voiler la face, je ne suis ni Gandhi ni Mandela. Est-ce que je peux encore dire que je suis Charlie? Charlie il se cherche. Et quelqu'un m'a dit (non pas Carla) que se chercher, se trouver, se connaître c'est le travail d'une vie. Je me demande pourquoi il y a tant de chômeurs alors.

lundi 12 janvier 2015

2/52


A portrait of my children, once a week, every week, in 2015

Lola: la goutte qui fait parfois déborder le vase, malgré elle. 
Alma: elle ne perd jamais une miette de la goutte.

Elles sont les héroïnes de mes chroniques de salle de bain.

dimanche 4 janvier 2015

1/52


A portrait of my children, once a week, every week in 2015

Lola: elle transcende le port du chapeau de cowboy.
Alma: c'est un chapeau de Kirikou, "woui, petit Kikou".

Elles auront l'occasion de partager une photo chaque semaine, parce qu'elles partagent chaque instant.

2015, le retour du "52 Project". J'ai pas mal cogité sur la forme que je souhaitais lui donner cette fois. En noir et blanc exclusivement, portraits figés, seuls, en famille, pas de portraits mais des instantanés témoignant de leur passage, mises en scène. Je n'ai pas su trancher, un petit peu parce que je n'ai pas eu envie. Je reprends simplement la route du journal photo qui se modulera au gré de mes humeurs et de ce que les filles voudront bien en faire. Si Lola a maintenant pleinement conscience du processus, ce qui rend la chasse à la spontanéité intéressante, Alma se contente parfois de refuser l'appareil. Je les suivrai donc dans ce qu'elles veulent me donner - ou pas. Toujours sans artifices, sans travail de l'image. C'est le jeu aussi.

Comme chaque année, je suis le projet de Jodi sur son blog 'Practising Simplicity'. L'occasion de découvrir les 52 Project d'autres personnes, de liens en liens.

jeudi 1 janvier 2015

Bits & pieces of my Christmas dinner - circa 2013

La saison des fêtes se termine doucement. Je vais les retenir, encore un peu, en parlant de Noël passé. A cette occasion nous avions réuni nos parents et celle qui reste de nos grands-parents, dans un lieu spécial, notre nouvelle maison. Une maison construite en 1949 par mes grands-parents et aujourd'hui nôtre. Aujourd'hui mienne. Pour cette occasion j'avais sorti la nappe de mon enfance, celle que j'ai toujours connue pour les grands jours chez ma bonne-maman. Une nappe aujourd'hui mienne. J'ai sorti la vaisselle de mes grands-parents. Les si jolies tasses que j'ai toujours connues dans la vitrine du buffet de mes grands-parents. Des tasses aujourd'hui miennes. Le café a coulé dans le service Chloé que m'avait gardé ma grand-mère. Un service aujourd'hui mien. Quelques fleurs du jardin. Aujourd'hui mien. Et les assiettes ont été remplies de mise-en-bouche, d'entrées, de plats et de desserts. Recettes de la grand-mère de mon cher et tendre, encore là pour les commenter, les apprécier ou les critiquer. Il y avait des bulles, du bon vin, une eau fraîche et pétillante. Un café chaud et rond dans la bouche pour adoucir le sucre du dessert, fait à mon intention par ma belle-mère. Bien plus que les cadeaux, il y avait la présence des gens qui nous ont fait grandir, qu'ils soient à table ou dans nos pensées, dans les objets, sur nos palais et dans nos souvenirs. Les traditions sont faites pour être transmises. L'amour aussi. Et c'est pour cette raison que nous avons fêté Noël cette année dans la maison de mes beaux-parents, un nouveau lieu, de nouvelles racines. Nous avons joué, ri, dansé, bien bu et bien mangé. Nous étions sur la branche du chêne, forte et solide, heureux d'être ensemble. Toujours avec amour.

A l'année prochaine.

Résolutions?

Premier jour de l'an nouveau. Je n'ai absolument aucune résolution fracassante. Peut-être même à l'inverse, je tente le tout à la baisse. 2015 sera l'occasion de ne pas trop attendre de moi-même ni de ceux qui m'entourent. Recevoir ce qui est à donner et offrir ce que l'on a à partager. Je ne vais rien arrêter ni commencer. Je vais plutôt simplifier à défaut de me priver. Nettoyer, trier, ranger mes brols, mes tiroirs, mes relations, mes priorités. Je vais aussi prendre le temps de m'aimer. C'est toujours un bon début pour aimer l'autre. Je vais prendre le temps de m'accepter. C'est toujours un bon début pour accepter l'autre. Accepter que l'on ne puisse ni plaire à tous, ni répondre à tout et que l'on est tout de même quelqu'un de bien. Je vais m'offrir un petit bain de fidélité à moi-même avec une pincée de confiance. 

C'était une très belle journée pour ne rien commencer.





vendredi 31 octobre 2014

Pixar, Walt et moi

(aujourd'hui on clique sur l'orange, c'est Halloween, on joue à se faire peur).

Le samedi matin chez nous, avant la balade et la studieuse bibliothèque, il y a le Scooby Doo de Lola et les Lapins Crétins d'Alma. Des personnages de choix en cette période d'Halloween. 
 
Mais il n'y a pas que ça. Car il se peut que j'aime les Disney et les Pixar. Pas les pyjamas ni les cartables (c'est vraiment trop laid, je m'excuse) mais les dessins animés, oui, je les aime beaucoup. Je suis une inconditionnelle de Toy Story, ce que j'ai transmis à mes deux filles qui en sont frappa-dingues. Elles ont chacune à leur tour fait main basse sur le coffret magique. Je reste émerveillée (et je pouffe aussi) en regardant Alma devant les 10 premières minutes de Toy Story 3. Et puis comment ne pas apprécier une bande-son de Randy Newman? J'ai déjà dit que j'étais fan des productions Pixar? 

On n'est pas exclusifs à la maison. Avec le temps on a accumulé un certain nombre de dessins animés bien sympathiques comme La Petite Taupe, Minuscules, Gédéon, Shaun le mouton, Bonne nuit les petits - et les autres. Tout n'est pas Disney ou Pixar et la qualité se trouve aussi ailleurs (mais ce n'est pas le propos du jour). Comme il faut reconnaître que tout n'est pas ou plus (selon notre âge) à jeter chez ces deux monstres de productions. Et de stupeur mon coeur s'est arrêté quand ils ont fusionnés. Je craignais, à tort, la perte de l'innovation chez Pixar. Je le reconnais, ce n'est finalement pas pour un mal. 

(Bref je m'égare).

Avec mon grand coeur de beurre qui aime les animaux (j'ose!) j'ai tenté de les sensibiliser à Nemo (appelle moi Doris), Bambi et Dumbo (chez ma mère parce que je n'ai pas encore résolu tous mes traumatismes sur le lien mère-enfant de ceux là), Les Aristochats (je ne résiste pas à un petit Scat Cat), 1001 pattes (ce sont les filles d'un biologiste tout de même), Monster Inc. et Le livre de la jungle (il en faut peu pour être heureux, une trentaine de DVD suffiront). Le tout avec un certain succès, faut-il le préciser.

(Bref on aime bien regarder la télé).

Et puis bien sûr il y a les princesses Disney. Que j'aime aussi (oui je sais, ça fait mal). Pas toutes il est vrai, certaines d'entre elles me tuent, m'achèvent, m'exaspèrent. Je déteste Pocahontas (malgré sa chevelure) parce que cet épisode est un tel travestissement de la vérité historique que j'ai honte. Je déteste Cendrillon parce que je trouve que cette petite peste ne veut finalement qu'être l'égale de ses demi-soeurs, des petites prétentieuses qui courent les bals et portent des jolies robes. Elle ne veut pas s'élever au-dessus de sa condition tragique, elle veut simplement être superficielle comme les autres. C'est trop (une grande déception de le revoir à l'âge adulte). J'avais déjà décroché de Disney à l'époque de Mulan, je ne me souviens que de la robe dans la salle de bal de Belle, Jasmine est fade à côté du Génie dans Aladin. Et puis il y a Ariel, entre le poisson et la princesse. Je crois me souvenir l'avoir profondément aimée mais pourquoi donc? (les cheveux roux je pense).

Mais Aurore et Blanche-Neige sauvent mes rêves de petite fille. Même si Blanche-Neige semble un poil à la ramasse, sa façon d'être dans le déni, son obsession du ménage et son rouge à lèvres Chanel impeccable en toutes circonstances me laisse pantoise d'admiration. Et Aurore... ça ne s'explique pas, le graphisme certainement, la petite musique entêtante menant au rouet (qui me fait toujours autant d'effet après 30 ans) et cette chanson d'amour si classique, j'en ai rêvé... Et puis il y a Merida, Raiponce, Anna et Elsa.  Après mes premiers émois de petite fille, le creux de l'adolescence, le vide de l'âge adulte, il y a maintenant l'âge de maman. Je REgarde les classiques et je découvre les nouveautés avec mes enfants. Au travers de leur émerveillement je peux à nouveau ressentir ce léger picotement, ce lointain souvenir du monde absolu des princesses. Je reviens plus sereinement à ce paysage visuel. J'aime beaucoup chez Merida cette réflexion sur la relation mère fille (même si la fin me chipote mais bon) et la présence du père, certes toujours discrète mais bien là cette fois. Comment dire, je m'envole? (et cette chevelure nom d'un chien, cette chevelure!). Je ris, franchement je ris, en regardant Raiponce et je chante aussi, un peu comme ça. Et que dire d'Anna et Elsa? Même sans enfant personne n'a pu échapper à la vague de Frozen. Je m'y suis laissée couler avec ma grande d'abord puis ma petite, à coup de chorégraphie devant la télé, de paroles marmonnées puis maîtrisées et de petites poupées qui ont rejoint notre maison. J'ai eu ma dose bien sûr. Puis Elsa et Anna se sont installées durablement chez nous. On a fredonné sur le chemin du boulot, sous la douche, on s'est fait des blagues entre parents. Et je ne vais pas nier que j'ai un peu joué la carte de la solidarité sororale pour régler deux ou trois conflits à l'interne, "tu vois c'est comme dans la Reine des Neiges...". Tout est bon dans le cochon.

Ces princesses ce sont des filles comme les autres. Elles parlent, elles chantent, elles rêvent de liberté et surtout d'être elles-mêmes. Et moi je sens que la petite fille en moi se réveille en les écoutant. Elles me rappellent ces rêves que j'avais, leurs mots trouvent un écho. Parce que ce ne sont pas les nombreuses séances de psychanalyse, ni la médiation, ni l'âge venant qui raniment cette petite flamme. Il suffit parfois d'un bon vieux synthé et de paroles à la con. Alors bêtement je chante à tue-tête avec mes filles. Là par contre ça n'est pas un conte de fée, parce que les filles quand maman perd la boule et danse à en perdre le souffle ça ne les amuse que moyennement, une maman ce n'est pas une petite fille (toc!). Mais je chante quand même, entre Alma qui fredonne un yaourt de paroles et Lola appliquée, front tendu et les yeux qui brillent des mêmes rêves qui m'animaient. Et c'est en toute quiétude que je suis désormais libérée, délivrée d'une quelconque culpabilité ou d'une gêne. Merde après tout, je n'ai pas peur des princesses ni des sorcières qui y trouveraient à redire. Ça claque, ça brille, c'est plein de couleur et de magie, pour un temps du moins.

Trop de princesse tue la princesse? Respire et savoure Knick Knack ou Ferdinand le taureau ou Hiawatha le petit indien. Last but not least, je dois à mon enfance de ne pas conclure sans déclarer mon attachement indéfectible à Pinocchio, Fantasia, Alice au Pays des Merveilles, Peter Pan, Merlin l'enchanteur, Robin des Bois, Les 101 Dalmatiens, Bernard et Bianca et La belle et le clochard.

(toi aussi tu as été un enfant)

vendredi 17 octobre 2014

Pink is the new black

Moi : "Je voudrais deux oeufs Kinder sivouplè".
Elle: "Pour garçon ou pour fille?"
Moi: "...o0...heu...fille?"

Celui des filles avait un peu de rose sur le dessus. Et un pourcentage de chance (d'espoir?) proche du néant de contenir une petite voiture (en vrai c'était une des fées de la série "Clochette" et deux petits personnages pour colorier et - bien sûr - Lola n'a pas eu la fée - elle a fait bonne figure compte tenu de l'ampleur de la déception).

Ça c'était deux heures après avoir récupéré mon Akarova en herbe à son cours de danse. Là où toutes les petites filles sont en justaucorps rose. "Non madame les justaucorps noirs c'est pour le niveau avancé...". Ma fille n'est pas avancée peut-être? (en vrai je ne sais pas mais pour sûr elle était terriblement belle en noir). Et oui ses chaussons sont roses parce qu'elle et moi on sait négocier (ouais!). Petit échange avec d'autres parents sur la couleur qui me tue (trop de rose tue le rose mais un peu aussi en fait). Il y en a qui trouve que le rose est joli, qui trouve que les petites filles il faut les laisser aller vers leur nature. Et tout et tout. Je ne suis pas persuadée que leur nature soit le rose. D'autant moins si tous les produits *filles* sont, presque inévitablement, conditionnés avec une touche de rose.

(C'est là que je devrais entamer une bonne petite thèse sur la théorie du genre mais non en fait).

Faut pas se tromper hein, je ne suis pas anti rose. C'était même ma couleur préférée quand j'étais petite. Et pourtant je n'étais pas une petite fille à jupes et collants. Pas même à robes. Pantalons et shorts. Presque jamais en rose. Mais j'aimais le rose. Et les Barbies. Et les Poneys. Et les poupées. Et les histoires sous l'arbre, dans ma petite tête à moi toute seule. Quoi qu'il en soit ma sixième primaire a mis fin à cette orgie couleur arc-en-ciel. Le grunge et l'adolescence m'ont sauvée. Le noir est ma couleur. Le noir est ma chapelle. Le noir est mon refuge et mon bonheur. 

Et puis j'ai eu ma fille. Je ne suis pas retournée au rose pour autant mais il m'a paru moins...rose? Moins laid dans ses yeux. Moins laid dans son monde.

J'aime ma fille. Je l'aime suffisamment pour supporter ses quelques frasques en rose, ses Barbies, ses Poneys, ses poupées, ses histoires de princesses sur la terrasse. J'ai grandi, elle grandit. Alors je parsème ses culottes de princesses, je tapisse ses rideaux et ses couettes de fleurs. Elle veut des robes et des jupes. Des diamants qui brillent, des bracelets et des colliers. Et je sais, oui je sais, qu'un jour elle voudra mettre son pyjama rose à l'école tellement elle l'aime. N'est-elle pas la plus belle comme ça? La fierté n'a pas de couleur.

Viendra le jour où elle en sera écoeurée. Ou pas. D'ici là on chemine ensemble, elle met des couleurs sur mes murs sombres et je lui indique les chemins de la nuance. 

Pink is the new black. Or is it LOvE?

vendredi 3 octobre 2014

Conversation avec Lola #l'héritage

Lola: "Mamaaaan, quand tu seras morte je pourrai avoir le porte manteau de tes colliers?"

Moi: "Oui mon chat"

Lola: "Avec tes colliers aussi?"

Moi: "Oui mon chat. Mais tu sais quand je serai morte, Alma et toi vous aurez tout ce qui est à moi, ce sera..."

Lola: "Chouette!"

Lola: "..."

Lola: "Quand tu seras morte qui sera notre maman?"

Moi: "Personne mon chat, même morte je serai toujours ta maman et..."

Lola: "Mais!?!?!? On sera deux petites filles toutes seules alors? Sans parents? On devra vivre toutes seules dans la maison?!?!?"

Moi: "Quand je serai morte tu seras toi aussi une maman mon petit chat, tu ne seras pas seule et peut-être même que tes enfants seront grands *finger crossed* et...

...et Alma a renversé son verre de lait de riz et ON voulait trois bonbons et "un p'tit dessin animé maman? (...) Viiiiii Niméééééééééé!".

Au suivant!
(No Sleep 'til Brooklyn)

vendredi 12 septembre 2014

Round Up #3 - Grossesse et décroissance

Pour de jolies jeunes femmes qui partagent mon quotidien. A boucles ou à talons. 


Parce que j'ai un nombre conséquent (impressionnant?) de mères enceintes autour de moi en ce moment, je me suis fait un petit tour d'horizon dans le rétroviseur de ces périodes pas si loin derrière moi. Devant l'excitation et les préoccupations de ces mères presque toutes mère pour la première fois, je me rappelle ces moments enthousiasmants où je pensais plus vite que ma carte bancaire et que mon bon sens. Entre la naissance de l'elfe et de la grenouille j'ai fait de GROS progrès en termes d'achats (in)utiles et de sages décisions. J'ai appris qu'il y avait un monde entre ce dont je pensais avoir besoin et ce dont j'avais besoin. Ce fossé étant jusque là bouché par l'envie...

J'avais bien sûr lors de ma  première grossesse la tête farcie de mes plans extras pour bien faire tout ça. Entre haptonomie, yoga prénatal, natation prénatale, les huiles, les massages, la relax attitude, ... Pour la grande j'ai n'ai finalement fait que la gym prénatale avec d'autres couples. Totalement inutile en ce qui me concerne sur le plan de la préparation physique. Le constat affligeant que je ne pouvais pas tenir ma respiration plus de 20 secondes contre les 90 attendues. Bref au jour J j'étais capable d'identifier le moment M mais pour le reste, free style. Et j'ai poussé comme une déesse (ouais!) alors fuck la respiration. Pour la seconde j'ai profité les 3 derniers mois de grossesse de la piscine prénatale en petit groupe. Canicule aidant, ces moments ont été parmi les meilleurs de ma grossesse. Un soulagement physique et une détente absolue, un moment ultra centré sur moi et mon ventre. Le bonheur quoi. Je me suis préparée en quelques séances avec une sage femme pour mettre au monde ma fille de manière naturelle. J'entends par là sans péridurale et intervention invasive du corps médical. J'ai eu la chance de mener une grossesse sans complications et de mettre au monde ma fille en peu de temps sans rien d'autre qu'elle, moi et le père - et juste un poil à côté ma sage-femme. Je me suis sentie libérée de ce "trop" parfois envahissant autour de la naissance et j'ai apprécié d'être uniquement autour de ma fille. Un troisième? Un accouchement à domicile a minima. Mais c'est une autre histoire.

Pour la valise de la première naissance et la seconde, un monde à part... Deuxième round avec le strict minimum pour les tenues de l'une et l'autre. La liste de l'hôpital m'avait laissée perplexe la première fois - on y apprend des mots. Il fait mourant de chaud dans les maternité et les bébés n'ont pas besoin de 3 couches de vêtements... Bonnet et pull en laine étaient beaux mais parfaitement inutiles. On est en Belgique, tout peut se trouver au coin de la rue, la maison n'est pas loin, le père non plus. Par contre ce qui était essentiel était la petite lampe (de sel dans notre cas mais peu importe) pour éclairer notre chambre à la maternité. Une ambiance confortable et intime pour éviter ces néons déprimants et aveuglants. Une photo de mon aînée sur ma table de chevet aussi. Et de quoi hydrater avec plaisir cette soif permanente après mes accouchements. C'est tout. Les visites étaient limitées pour nous permettre d'accueillir cette enfant dans le calme, nous rencontrer, nous découvrir.

La chambre à la casa était prête, les deux fois. Ce qui revient à dire que le berceau était à côté de notre lit et qu'il y est resté pendant plus de 6 mois et moins d'un an dirons-nous. J'allaitais et c'était pratique mais surtout je n'aurais pas voulu me séparer de mes enfants trop vite. Je fais partie de celles qui ont la chance de mieux dormir en écoutant la respiration de leur bébé. Encore aujourd'hui à 2 et 5 ans je trouve leur souffle apaisant. Non je ne pratique pas le cododo (mais je n'ai rien à lui reprocher).

Le matos. L'inévitable matos indispensable (c'est discutable) et le merchandising. A moins d'avoir plein de tunes et de ne pas avoir de remords à dépenser sans compter, si on veut TOUT avoir, l'emprunt aux copines est encore ce qui est le mieux. Les biberons, le chauffe-biberon, le stérilisateur, le tire-lait, le couffin, le lit, la table à langer, le parc, le tapis d'éveil, le relax, les mobiles, le maxi cosi, la poussette (aux 14 fonctions dont on ne fait jamais usage), ... L'expérience m'a appris que le porte bébé EST l'indispensable. Dès le retour à la maison et dès la première balade dehors, comme ça le bout de chou il s'habitue. Le porte bébé ce sont les mains dégagées, c'est la proximité, la chaleur et peu d'encombrement. Je ne vais pas faire la promo du portage mais (quand même) c'est une chose universelle. Partout dans le monde les mères portent leurs bébés. Voilà quoi. J'ai peu à dire sur les biberons que mes filles n'ont acceptés que lorsqu'ils n'ont plus été utiles. J'ai de quoi écrire une thèse sur l'allaitement par contre (ne me lancez pas! - en fait si, je n'attends que ça).

Le bain. Là encore le moins le mieux. Une petite baignoire à 5,95 de chez les Suédois et hop le tour est joué. Plus économique encore le vieil évier de cuisine (préalablement nettoyé) et hop le tour est encore mieux joué pour moins cher. A hauteur de dos! Les baignoires trois en un, très peu pour moi. Les transats et autres soutiens de bébé, très peu pour moi. Le nouveau-né ne passe pas des heures dans l'eau alors tant qu'à faire, tenu par les bras compétents de ses parents qui l'amène en douceur dans l'eau me paraît le plus sécurisé. Histoire de l'accompagner dans ses sensations. Il faut le tenir c'est vrai mais bon un bébé ça se touche hein.

L'invraisemblable marché du produit de soins, entre avis dermato et packaging, les mères chamboulées par leurs hormones achèteraient n'importe quoi. J'ai peu de produits "qui sentent bon" (non ils ne puent pas ni mes enfants par ailleurs). Le plus naturel possible afin de respecter la peau et finalement le moins de savon possible. Pas de crème de manière préventive et des lingettes bio (un premier indice est qu'elles ne proviennent pas d'une branche d'une multinationale) ou du liniment sur des carrés de tissus (gracieusement cousus et offerts par mon frère et sa femme). Passés à la lessive ces lingettes sont réutilisables. Bébé sent bon (ha!) et avec le liniment il y a même ce doux parfum d'huile d'olive. Je ne crache pas sur une crème parfumée mais naturelle et labellisée. Of course.

Et ça peut continuer encore et encore. Le Babyphone (oui j'en ai pour chacun de mes enfants), les mobiles (discrets, innovants, pas en plastique ni musicaux et oui il pourra dormir sans parce qu'il n'en saura rien), les trotteurs (bannis), les répliques en plastique et minuscules de ce que nous utilisons nous les adultes; en conclusion trois bols et un jeu de "couverts bébé" suffiront. Et encore et encore et encore. Encore aussi.

Donc après 2 enfants et 5 ans de pratique je dirais que tout ça ce sont des gadgets de parents qui peuvent parfois rendre la vie plus confor(ma)table mais ils sont chers, ils sont encombrants, ils ont une durée de vie limitée. Moins de produits c'est aussi moins de travail et d'entretien. Bien sûr chacune vivra sa grossesse et sa maternité à sa mode. Je ne fais que semer ici les réponses aux questions qui m'ont été posées. En ce qui me concerne l'expérience a confirmé l'adage, simplicité est mère de tranquilité.

Certains diront que je me la joue austère et ceux là ne sont jamais venus chez moi. Je déborde de brols et de trucs en totale contradiction avec tout ce que je viens d'énumérer mais n'est-ce pas pour cela que je suis très bien placée pour en parler? Avoir n'est pas être. Ces quelques réflexions ne changeront sans doute rien à ce désir des parents d'acheter pour nidifier et de se dire que rien n'est trop beau pour son enfant. C'est vrai mais avec le temps j'ai surtout appris que rien n'est plus beau que mon enfant.

jeudi 11 septembre 2014

L'enfant solaire


Oh my sweet Alma. 2 ans déjà dit-on? Le temps passe vite. Et il me semble qu'il passe plus vite depuis toi. C'est peut-être que depuis toi la vie n'est plus la même. Ta naissance était radieuse. Tes cheveux étaient radieux. Ton sourire était radieux. Ton calme était radieux. Tu es solaire mon enfant. Et puis il y a eu ces longs mois où je n'ai pas pu être la maman que je voulais pour toi. Quand le médecin s'est demandé comment j'avais tenu tout ce temps debout je lui ai dit que je ne savais pas. Mais ce n'est pas vrai. C'est toi mon petit miracle. Celle qui réchauffe les coeurs les plus froids. Notre histoire est faite comme ça. Comme dit ton père, il n'y a pas que la maladie. Il a raison ton père. Il y a toi, ta soeur, lui et moi. Et ce petit bout d'histoire qui nous a faites mais qui ne nous définit pas. Notre histoire c'est aussi, c'est surtout, ton rire gras qui nous fait rire fort. Tes mimiques inimitables et contagieuses à la fois. Tes yeux dans lesquels on se noie. Ta joie sans retenue et ta férocité en amour. Ta détermination. Ta liberté. Ces moments suspendus où tu contemples en silence, où tu cultives cette part secrète en toi. Tu es espiègle. Tu es forte. Tu es belle. Tu es douce. Je t'aime, oh je t'aime ma belle enfant à moi.