vendredi 20 juillet 2012

Ar Ker' Breizh


Pour mon amour qui m'a appris à aimer les endroits perdus...




















Le cul planté dans mon canapé à la mode de Peumérit, je regarde la ligne bleue des Vosges de Bretagne, ses petits toits authentiques, ses pommiers, sa lumière de fin de journée et je me dis que la vie c'est pas mal quand même. Mon elfe est profondément endormie, mon amour fait le tour de la propriété (avec chevaux s'il vous plaît) et ma progéniture en devenir sautille "tranquillement" dans mon ventre. Manque plus que la petite bière fraîche de l'apéro et ce serait divin. On pourrait croire que des vacances avec enfant malade (plus de 39° de fièvre, pas de petits joueurs ici!) seraient gâchées. Mais non. Ce que mon environnement émotionnel m'aura appris au long de ces dernières semaines - mais peut-être est-ce ces derniers mois ou ces dernières années - c'est qu'il faut savoir reconnaître de la quiétude où il y a en a. Quelque chose du genre "... accorde moi la sérénité d'accepter les choses que je ne peux pas changer, le courage de changer les choses que je peux et la sagesse de voir la différence...". Qu'importe la pluie ou la fièvre, qu'importe que l'on aille deux ou dix fois à la plage, qu'importe le wifi qui lâche et l'angoisse de toute cette nature (belle et sauvage) environnante, qu'importe que cette heure entre chien et loup amène des pans entiers de nostalgie. Mon insatisfaction est impuissante à y faire quoi que ce soit, tout juste gâcher ce qu'il reste de bon, pour moi et pour les autres. Contre mauvaise fortune bon coeur? Peut-être que ces hasards me forcent à reconsidérer ce que j'appelle le plaisir. Une vie est aussi faite de moments perdus et d'endroits perdus. Alors je soigne ma fille, je sors prendre l'air quand je peux, je bois du thé, je marche en faisant grincer les planchers anciens de cette antique maison bretonne, je regarde la pluie tomber et le soleil sécher les pommiers. Les chevaux viennent chercher les caresses lorsqu'on passe la porte, mon amour rêve de four à pain traditionnel et sympathise avec les locaux qui racontent à loisir les histoires de ces vieilles pierres. On mange des crustacés frais (du jour), on respire les algues et on collectionne coquillages et cailloux. Demain on mangera une part de Far au jardin (aux pruneaux pour que ce soit plus excitant bien sûr). Soudainement tout ce temps au ralenti, loin de l'agitation et des remous, loin des autres, loin des besoins qui ne sont pas les nôtres. Comme une bulle, ma famille. L'occasion de découvrir que l'elfe parle une forme de breton, qu'elle aime le camembert si c'est sur la tartine de son père et que nous sommes heureux. Ah oui, elle aime Scooby Doo aussi, parce que les monstres ne sont jamais que des déguisements qu'il suffit d'enlever pour ne plus avoir peur. 

C'était de belles vacances.

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