jeudi 8 décembre 2016

3615 Ma Chatte

Bon c'est officiel, j'en ai marre. 

Je n'aime pas les blogposts coups de gueule mais là j'en ai marre. Sans doute une overdose d'articles politiques, informatifs, militants ou poubelles. Peu importe. Je dégueule sur les articles concernant Hamilton et ses photos. C'est qui le coupable blabla blabla. C'est de l'art blablabla. Mais c'est l'époque qui veut ça bla-bla-bla. Je dégueule sur les articles concernant le nouvel amendement Heartbeat en matière d'avortement aux USA. Aux USA, mais ici, là-bas, quelle que soit sa forme. Forme, faut-il le dire, souvent édictée par des culs-serrés, des frustrés, des violeurs, des abuseurs intra familiaux, des ultrareligieux. Je dégueule sur les articles des politiques annoncées des candidats de (presque) tout bords, de presque tous pays. Ils représentent le recul face à des combats si chèrement remportés. Faut-il encore et encore y revenir? Je dégueule sur le nombre de femmes violées, abusées, vendues, exploitées. Je dégueule sur nos mentalités européennes qui nous font croire que nous ne sommes pas comme ça, "nous". Je dégueule sur la déresponsabilisation des coupables et la recherche de la faute chez les victimes. J'en ai marre de faire partie d'une minorité et j'en ai marre des minorités exploitées. J'en ai marre que le vagin - le mot et le calice - soit l'objet de tant de méfiance, de tant de violation et de si peu de respect. Ce mot si difficile à prononcer en termes d'amour pour la plupart et si rapide à venir dans l'insulte. J'en ai marre que tant de désir mène à tant de destruction. Je ne me suis pas réveillée féministe ou avec un trop plein d'hormones, merci de chercher l'explication ailleurs. Parce que féministe ce n'est pas une insulte. Et mes hormones c'est ce qui te fait bander. Fais chier! Marre de la politique de la peur du vagin, marre de lire qu'on décide à ma place de ce que je veux faire de mon utérus, que même des femmes s'arrogent le droit de penser pour moi. J'en ai même marre de crier que putain j'aime ma chatte et que j'en suis fière. Marre de crier que j'aime être une femme parce que cela fait de moi une forte, une force. Marre parce qu'en être fière m'oblige à reconnaître qu'il y a des différences dont je dois me défendre plutôt que de vivre paisiblement et amoureusement avec. J'en ai ras-le-cul, ras-la-chatte. Je ne sais même plus ce que je dois détester, j'en perds mon second degré. Je n'ai pas envie de voir les décérébrés relativiser qu'on embrasse des seins chez Hanouna ou qu'on attrape les femmes par la chatte chez Trump. Je suis en rage de devoir apprendre à mes filles à être prudentes et raisonnables et de me demander si les mères des garçons qu'elles côtoient se donne la peine de leur inculquer les notions de respect et d'égalité. Je me demande si je suis parano ou réaliste quand je retiens mon souffle à 23h dans le métro en voyant monter un groupe de mecs éméchés. Je m'égare, dois-je maigrir pour moi, ma santé ou pour l'image? Me faire belle pour qui? Je réponds à des dictats ou à des désirs? Je ne sais même plus ce que veut dire d'être une femme quand le prix à payer est celui des autres. Alors j'ai des envies de couper des couilles et sectionner des canaux. Et je ne me reconnais pas, moi, qui dis et redis à l'envie de vivre et laisser vivre. Je voudrais dire peace and love mais je ne peux pas quand tant de cons me disent quoi faire du mien. Et je me dis que tous ces cons sortent toujours de celui de leur mère. La boucle est bouclée. 

Voilà quoi. 

samedi 22 octobre 2016

Le sel de la mère


Et donc je suis partie en vacances sans mes enfants. Huit jours. Complets.

Pour la première fois depuis sept ans je n'avais que moi pour unique objet d'occupation et de préoccupation. Assise dans le métro, dans le train, dans la camionnette, face à la mer, je me suis demandé si je serais capable de faire quelque chose de tout ce temps. Je me suis même demandé si je serais capable d'intégrer cette idée et de prendre ce moment pour ce qu'il était. De me laisser ressentir cette étrange sensation de flottement. De liberté?  

Je me suis dit que j'allais panser mes blessures, penser mes envies, récupérer. Que j'allais enfin nettoyer, faire le vide. En vrai je n'ai rien fait. Rien. Au final il n'y a pas eu de remise en question ni de grandes révélations. Juste pas mal de pas. Pas de pression, pas d'horaires, pas de sollicitations, pas de décisions.  

J'ai laissé couler les heures. J'ai regardé les vagues. J'ai écouté le vent et les goélands. Il y a eu un peu de poésie, du poisson frais, une tempête, de la contemplation, du silence et beaucoup, beaucoup d'amour. 

Je suis revenue, toujours mère de mes filles. Avec cette petite lumière en plus, celle de la mère ressourcée. C'est que finalement le rien est parfois fait de plein de bonnes choses.

vendredi 21 octobre 2016

La braise

J'allais l'écrire, encore une fois laisser la place à cet ennemi invisible. Celui qui me rend prisonnière à l'intérieur de moi-même.

Puis.

Je me suis rappelée les mots que j'avais prononcés hier soir. A la table il y avait des amies et du vin. Et moi, éveillée. J'ai dit que je ne voulais pas être prisonnière. J'ai dit que ma vie était belle. J'ai dit que j'avais des amis formidables et un mec incroyable. J'ai dit comme mes filles étaient magnifiques.

Je n'ai pas menti.

Pour ce matin je vais souffler sur les braises de la veille qui couvent encore.

J'ai dit ma vie est belle.

vendredi 12 août 2016

Et le silence

Parfois on traverse des déserts. Ils ne sont ni vides ni silencieux ni apaisants. Mais on y est fort solitaire quand même. Dans mes déserts il y a des mots qui se bousculent, l'envie de dire et toute l'impossibilité à être. Il y a de la peur et de la honte aussi. Alors on se met à faire du bruit pour tout recouvrir, on s'agite pour faire disparaître. Du coin de l’œil on entraperçoit d'autres marcheurs emplis de solitude mais chacun poursuit sa route. Comment lui dire à cet autre quand on sait que l'équilibre est parfois si fragile. Quand on sait que les mots peuvent sauver comme faire voler en éclats. Savoir n'est pas guérir. Parfois, au milieu du bruit, émergent les mots. Enfin. Et des mots émerge un chemin. On sort du désert. On se demande ce qu'on a été y faire, comment on a pu s'y perdre à nouveau, encore et encore. On sait aussi qu'on y retournera parce que c'est dans notre nature. Mais d'ici là on s'abreuve de vie. On chérit notre soif. On s'oublie un peu, un tout petit peu, dans un grand silence, pour mieux se trouver. 

mercredi 15 juin 2016

Ce matin

Comme toujours j'ai pensé au wagon. Le 3ème ou le 4ème? C'était le 3ème. Mais comme il y avait un musicien et que je n'avais pas envie de me priver de ma propre bande son, je suis montée dans le 4ème. 

Je suis montée dans mon wagon de manière royale. Je ne sais pas pourquoi mais c'est le mot qui convient le mieux à mon sentiment. Audacieuse, enthousiaste, sûre de moi. Puis je me suis regardée dans la vitre et je me suis dit que j'étais simplement moi. Je ne sais pas si c'était bien ou pas.

J'ai vu un jeune homme très mignon. Moins mignon que celui de la veille mais tout de même. Je me suis demandé si j'avais un style d'homme dans le métro. Le genre qui ne me plaît que dans les wagons de métro. Ils se ressemblaient assez ces deux là. Je me suis dit que je n'avais jamais vraiment eu de relations avec des hommes comme ça. Pas vraiment est-ce que c'est un peu?

Il y avait cette femme à côté de moi qui ne sentait vraiment pas bon de la bouche. Je me suis demandé si elle avait fumé avant de prendre le métro ou bu un café. Ou si elle ne s'était pas brossé les dents. Peut-être simplement qu'elle n'a pas bonne haleine. J'ai eu très envie qu'elle cesse de bailler. Quand même.

Ce matin dans mon métro il y a eu pas mal de pensées décousues. C'est souvent le cas.

J'ai pensé à toutes ces souffrances que je croise dans mon boulot. Et je me suis dit qu'elles percolent à travers moi. Je me suis demandé quelle part d'elles reste en moi. Un peu trop sans doute mais pas celle qu'on croit. J'ai pensé à mes dernières larmes versées et à toutes ces blessures secrètes qui sont ravivées par des mots innocents. Et toute cette peine encore une fois. Le désarroi de ceux qui la causent et de ceux qui la ressentent.

J'ai fait des ébauches de discours. Pour bientôt. Pour toi mon amour. Et aussi tous ces mots qui n'attendent que d'être déposés sur le clavier. Alors j'ai pensé au temps qui file. Comme ma rame de métro qui arrive à bon port. J'ai pensé à ces rames de métro et ces gens qui n’arriveront plus jamais. Je me suis demandé si quelqu'un avait nettoyé les larmes des visages de Maelbeek ou si je les avait rêvées ? 

J'ai regardé la foule pressée des matins à Arts-Loi, à la recherche des êtres qui me manquent. Comme si dans cet anonymat il était encore possible de les entrevoir. 

J'ai pris mon Latte, je suis rentrée dans cette foule à mon tour et j'ai commencé à travailler. 


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La bande son du matin: Free Bird de Lynyrd Skynyrd, David de Noah Gundersen et La Plume de Louise Attaque. Un peu en boucle. 


jeudi 26 mai 2016

B-I-N-G-O

 Je cours et je n'ai pas le temps. Je cours parce que je veux bien faire. Parce que tu m'as demandé un service et que j'ai dit oui. Parce que tu m'as proposé et que j'ai dit oui. Parce que je dois, je n'ai pas le choix. Parce que je veux, j'ai envie. Mais je ne te rappelle pas. Je ne réponds pas à ton message. J'oublie de t'écrire comme promis. Je pense à toi, tout le temps. Mais jamais je ne te le dis. Je cours, je cours et je n'ai pas le temps. Je veux répondre à tout et tout le monde. Mais je n'ai pas le temps. Et je me sens mal. J'ai mal au ventre. Je m'en veux. Je culpabilise. Je prends sur moi de ne pas prendre le temps.

Mais voilà.

Parfois j'ai envie de ne rien faire. Et si par hasard c'était ton tour dans la file d'attente des amis à ne pas décevoir, tu vas être déçu. Alors j'ai mal au ventre, encore. Ma vie est un immense calendrier dont je coche les cases frénétiquement. Et je suis fatiguée. Je te l'ai dit, je pense à toi mais ça non plus je ne prends pas le temps de te le dire. Et quand j'ai 5 minutes pour moi, ce ne sont pas 5 minutes pour toi. Parfois, pendant ce temps là, je gobe des mouches en regardant l'herbe qui pousse.

Je te dirais bien que c'est parce que j'ai des enfants mais je ne voudrais pas que tu croies que c'est un poids ou un problème pour moi. Je ne voudrais pas que tu croies que mes enfants sont un rempart d'excuses. Parce que s'il y a bien un temps que je ne sacrifie pas, c'est celui-là.

Alors bon, on dira juste que c'est comme ça.

Si par hasard dans le Bingo des bons moments on arrive à croiser notre ligne du temps, on ne le perdra pas à s'excuser de tout ça. On sera là, ici et maintenant. N'est-ce pas?

lundi 28 mars 2016

12-13/52


A portrait of my children, once a week, every week, in 2016

Lola: Une croqueuse de framboises
Alma: Une boudeuse de salon

Les filles et la chasse aux oeufs au Clos de La Butte. 
Je ne me lasse pas du regard de Lola vers son père ni de l'enthousiasme d'Alma. 

mardi 22 mars 2016

Trauma

 ...Tu vas me revoir Mademoiselle Bruxelles
Mais je ne serai plus tel que tu m'as connu
Je serai abattu courbatu combattu
Mais je serai venu.

Bruxelles attends moi, j'arrive...


Ce matin j'étais à Maelbeek. Comme tous les matins. Trente minutes ou vingt minutes avant que la bombe n'explose. Je ne sais pas. 
Ce matin mon oncle et ma tante étaient à Zaventem. De retour de voyage. Trois minutes avant les tirs et les explosions. 

Les minutes peuvent être des heures. Aujourd'hui elles me semblent être des secondes. Qui auraient pu tout changer. 

Je n'ai pas eu peur pour mes enfants. Ils étaient en sécurité derrière une porte fermée à clé. 
Je n'ai pas eu peur pour moi. Même à 500 mètres du drame. 

Mais toute la journée j'étais dans le bruit des ambulances et des sirènes. Dans les cordons de plastiques qui nous indiquent que le drame est là et qu'on ne peut pas aller plus loin. 

Chaque matin, depuis trop longtemps, même fugacement, je me demande dans quelle rame je dois monter. Devant? Au milieu? Derrière? Est-ce que "ce" sera à Schuman ou Maelbeek? Arts-Loi?

Ce matin j'étais au milieu, je suis descendue à Arts-Loi. J'ai regardé les militaires et je me suis dit que c'était bien triste de vivre en état de peur. Je me suis dis que j'étais ridicule. Et j'ai commandé mon Latte, comme tous les matins. 

Mais ce n'était pas un matin comme les autres. Et mes questions ont trouvé des réponses. Ce mardi 22 mars 2016 il ne fallait pas monter au milieu et c'était à Maelbeek. 

Et je me dis si. Si j'avais conduit mes enfants ce matin. Si j'avais lancé une machine à laver ce matin. Si j'étais passée au Carrefour ce matin. Si j'avais pris ces vingt petites minutes en plus, juste ce matin.

Je ne suis pas prête à en rire. Je ne peux pas encore me dire que je suis ridicule. Je ne peux pas encore me dire que je n'ai pas peur. Cette pensée latente est devenue une réalité. Je rends les armes, je ne vais pas faire semblant. Je suis sous le choc.

Je contiens encore un peu mes larmes parce que mes enfants sont avec moi. Je contiens encore un peu mes larmes parce que je me trouve idiote - après tout je vais bien, mes proches vont bien. Mais je sais aussi que prendre le métro ne sera plus jamais tout à fait pareil. Maelbeek ne sera plus jamais tout à fait pareil. 

Savoir ne fait pas l'affaire. Être averti ne met pas à l'abri. Parce qu'on ne peut cesser de vivre. Ni de penser. 

Là tout de suite je ne regarde pas les informations et je ne lis pas les nouvelles. Je m'occupe des quatre enfants, les miens et ceux d'une amie. Je les ai pris chez moi parce que leur maman est coincée dans le chaos bruxellois. Et ça me fait du bien d'être cette porte ouverte. On dessine en regardant des dessins animés. On mange beaucoup trop de chocolat. Je me fous des devoirs et de l'heure du repas. Je me réjouis de l'amour et de la solidarité. 

Mais je me demande comment prendre ce métro demain. Alors quand les enfants seront couchés je regarderai les nouvelles jusqu'à en être dégoutée pour exorciser, je boirai du vin et je ferai l'amour. 


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J'ai été très émue du souci manifesté par mes amis, parfois très loin d'ici - celui de ma soeur dès les premiers instants. C'est un baume au coeur, un onguent pour l'âme. 


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Au milieu de tout ça je pense aussi aux réfugiés qui fuient les horreurs d'une guerre, générant une peur que je ne peux même pas concevoir. Je pense à ces routes que je ne veux pas avoir à prendre. Ces routes sur lesquelles ils meurent, abandonnés. Ces routes sur lesquelles notre humanité meure un peu plus chaque jour. 


mardi 15 mars 2016

11/52



A portrait of my children, once a week, every week, in 2016

Lola: Elle fait un commerce redoutable avec la petite souris - Et de 7!
Alma: Le thème de la semaine à l'école, la ligne verticale.

mercredi 9 mars 2016

10/52


A portrait of my children, once a week, every week, in 2016

Lola: Elle a réalisé une roue musicale (mais ça pourrait bien être tout autre chose aussi). 
Alma: On travaille courageusement et patiemment au sevrage de la tutu. Très patiemment.

dimanche 28 février 2016

8-9/52


A portrait of my children, once a week, every week, in 2016

Lola: Jardinage avec le père / Main basse sur les cailloux de sa mère
Alma: Son sacré regard / Répit

Un petit manquement au rendez-vous hebdomadaire la semaine passée. Le ciel était lourd, gris, j'étais fatiguée et les filles agitées. Je n'ai pas eu envie. Je n'ai même pas fait semblant. Cette semaine le soleil pointe son nez et j'ai remis la main sur mon Canon. On ne change pas une équipe qui gagne. Finalement. 

mercredi 17 février 2016

7/52


A portrait of my children, once a week, every week, in 2016

Lola: Elle est ma jolie petite sirène.
Alma: C'est à la brosse qu'on nettoie la peinture.

mardi 9 février 2016

6/52


A portrait of my children, once a week, every week, in 2016

Lola: Goûter du dimanche, au coin du feu, des restes de couque au chocolat, des Petits Poneys et des dessins animés. J'ai envie de me blottir des ses bras. 
Alma: Le Spider Blues du soir. Parce qu'on peut être un super héros et avoir une tutu. Elle ne quitte son déguisement que pour son pyjama...Spiderman.  

Cette année semble se dessiner doucement. Pas de prises photos au Canon chéri mais plutôt avec mon téléphone. La netteté laisse à désirer mais pas la spontanéité. Un shot par semaine, moins de séries où il est difficile de choisir. De vrais instantanés.


dimanche 31 janvier 2016

5/52


A portrait of my children, once a week, every week, in 2016

Lola: Je lui a demandé pour faire ce portrait. Elle est venue volontiers, en riant, enthousiaste et habituée à l'exercice. Et pourtant, son visage ne reflète pas ce moment. Elle a l'air triste, ce qui est aussi son air de petite fille patiente, en attente ou à l'écoute. Et j'aime ce portrait aux yeux si noirs, où parfois je retrouve son père. Mon enfant sage.

Alma: Je lui ai demandé pour faire ce portrait. Elle n'aime pas que je la prenne en photo et ne se plie pas volontiers à cet exercice même 'pour faire plaisir'. Et pourtant, elle a ri, changeant de poses en rafales. J'aime ce portrait où sa soeur lui a dit de relever la tête et elle a pris la consigne à coeur (ou alors c'était sa soeur?). Mon enfant inattendue.

lundi 25 janvier 2016

4/52


A portrait of my children, once a week, every week, in 2016

Lola: Mon adorable petite grignoteuse picoreuse. Elle est sérieuse avec ses frites, elle ne supporte pas que sa soeur salisse son ketchup avec de la mayonnaise. J'adore sa façon de piquer ses frites et dont ses petites dents les croquent, le nez retroussé. 

Alma: En route pour sa première invitation -officielle- à un anniversaire. Chez son amoureux ou pas son amoureux mais son copain sûrement. Elle était ravie de son après-midi, n'est-ce pas ça le plus important? Parce que c'est une grande maintenant.

lundi 18 janvier 2016

3/52


A portrait of my children, once a week, every week, in 2016

Lola: Derrière cette (jolie) petite bouche pincée se cache une dentition où il y a plus de courants d'air que de dents. Ce qui occasionne de drôles de sourires et d'étranges prononciations. Et, à la grande joie de Lola, de nombreux passages de la Petite Souris qui a un contrat temps plein chez nous. 

Alma: Un réveil de sieste difficile et lent. Il aura fallu beaucoup de patience pour amadouer le petit chat sauvage, à coup de Nic Nac, de figurines de papiers assemblées par sa grande soeur et comme toujours un petit Scooby Doo ('vaire rare youuu' comme elle aime à le préciser dans son anglais le plus pur).

lundi 11 janvier 2016

Beau comme du Bowie

I still don't know what I was waiting for
And my time was running wild
A million dead-end streets
And every time I thought I'd got it made
It seemed the taste was not so sweet
So I turned myself to face me
But I've never caught a glimpse
Of how the others must see the faker
I'm much too fast to take that test

Ch-ch-ch-ch-changes
Turn and face the strange
Ch-ch-changes
Don't want to be a richer man
Ch-ch-ch-ch-changes
Turn and face the strange
Ch-ch-changes
Just gonna have to be a different man
Time may change me
But I can't trace time

I watch the ripples change their size
But never leave the stream
Of warm impermanence and
So the days float through my eyes
But still the days seem the same
And these children that you spit on
As they try to change their worlds
Are immune to your consultations
They're quite aware of what they're going through

Ch-ch-ch-ch-changes
Turn and face the strange
Ch-ch-changes
Don't tell them to grow up and out of it
Ch-ch-ch-ch-changes
Turn and face the strange
Ch-ch-changes
Where's your shame
You've left us up to our necks in it
Time may change me
But you can't trace time

Strange fascination, fascinating me
Changes are taking the pace
I'm going through

Ch-ch-ch-ch-Changes
Turn and face the strange
Ch-ch-changes
Oh, look out you rock 'n rollers
Ch-ch-ch-ch-changes
Turn and face the strange
Ch-ch-changes
Pretty soon now you're gonna get older
Time may change me
But I can't trace time
I said that time may change me
But I can't trace time













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Un lundi pluvieux, je suis inconsolable,
éperduement fascinée par cet homme de la réinvention permanente.

David Robert Jones - Bowie 
1947-2016

2/52


A portrait of my children, once a week, every week, in 2016

Lola: Elle a reçu l'ancien casque de son père. Elle ne le quitte plus  - à table, dans la voiture, en regardant la TV, ... - si ce n'est pour dormir ou prendre le bain. Le reste est en musique. La musique dans sa tête. 

Alma: Elle fait un clin d'oeil. D'un côté ou de l'autre, parfois avec une petite aide de son index, juste pour être sûre.

lundi 4 janvier 2016

1/52



A portrait of my children, once a week, every week, in 2016

Here we go again. Je pensais ne pas rempiler cette année. Ca demande discipline, même quand on a pas envie, même quand la lumière rend les clichés difficiles, même quand les enfants fuient la lentille. Comme l'année passée je me suis dis que j'en ferais un autre projet et puis voilà. J'y suis, j'y retourne. On verra de quoi 2016 est fait. 

Lola: Elle contemple la mer, perdue dans ses pensées, riant l'instant d'avant et celui d'après. Une pièce pour connaître son voeu. 

Alma: Elle est partie à la mer avec un sac remplit de petits bonhommes et de pommes de pin. Elle a ramassé des coquillages et trempé ses chaussettes. Elle a même goûté les moules meunières.

samedi 2 janvier 2016

Autant en emporte le vent


Le 2 janvier on est partis à la mer avec nos bonnets, nos gros pulls et nos bottes. Pour prendre l'air. On a marché le long de la plage et fait craquer les coquillages sous les semelles. On a ouvert grand la bouche pour manger l'air de la mer comme a dit l'Elfe. Un peu d'eau dans les bottes et de sable dans les ourlets. J'ai pensé à ma grand-mère qui aurait eu 96 ans aujourd'hui et qui ne cessera jamais de creuser dans mes souvenirs des châteaux de sables, que la mer n'aura de cesse de faire fondre. Furtivement j'ai eu envie de pleurer. Et puis. Les projets et les résolutions se sont envolés avec les goélands. Chacun a contemplé la mer pour y jeter ses souhaits et le vent a tout emporté avec son souffle profond et salé. C'est une nouvelle année après tout. 

Alors on a mangé des moules et des frites, fait du cuistax et gâté les filles, encore un peu. Sur la route du retour on a écouté très fort nos vieux CD pendant que les nains dormaient profondément à l'arrière. C'est bon d'aimer tu sais.

Ce soir j'ai les joues qui brûlent de sel et de vent. 

Je suis prête.