mardi 29 septembre 2015

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A portrait of my children, once a week, every week, in 2015

Lola: elle préfère les cheveux dans le vent.
Alma: Une poupée dans ma maison.

Tous les matins, une petite histoire avant de prendre le déjeuner et le chemin de l'école. 

mardi 22 septembre 2015

(pssst)

Je n'écris plus. Ce n'est pas une question cette fois (j'ai déjà répondu à ça ici). J'écris beaucoup dans ma tête mais je ne trouve jamais le temps de poser les mots sur le clavier. Je me trouve surtout des excuses. Ces derniers temps (jours? semaines? mois?) je me promène un peu trop dans des territoires inexplorés, loin, très loin, profond, très profond. Là où mes pensées s'égarent. C'est un voyage que je n'aime pas et dont je reviens épuisée. Alors tout me paraît vain. Vide de sens. Et je ne vois plus très bien comment ou pourquoi mettre des mots. Écrire me demande de traduire des émotions et prendre conscience. C'est comme inventer du réel. Alors je n'écris pas. Je me protège. (ça s'appelle la peur). Mais les mots continuent de venir et parfois ils s'échappent. Ils coulent de mes doigts. Comme des gouttes sur le clavier. J'aimerais que ce soient des perles. Venues de pays où il ne pleut pas.

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A portrait of my children, once a week, every week, in 2015

Lola: depuis la rentrée scolaire, même le monde imaginaire est prié de faire ses devoirs. 
Alma: Des papillons, des collages, des tatouages. 

Elles tissent leur complicité.

lundi 14 septembre 2015

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A portrait of my children, once a week, every week, in 2015

Lola: Elle est une parfaite petite ménagère - pour ses poupées.
Alma: Elle a eu 3 ans.

Elles font toujours la paix pour Scooby Doo.

mardi 8 septembre 2015

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A portrait of my children, once a week, every week, in 2015

Lola: Première primaire
Alma: Motricité libre

Elles: Just a little bit closer

dimanche 6 septembre 2015

Tesa et moi

Alors voilà. Ma toute petite grande est entrée en première primaire. Et ma toute toute petite en
première maternelle. Et moi dans un autre monde. 

Ce matin du 1er septembre, ma grande m'a parue toute petite. La cour m'a parue très grande. J'ai vu dans les yeux de ma toute petite souffler un grand vent d'inquiétude. C'est que voilà, pour des raisons toutes plus raisonnables les unes que les autres elle a changé d'école. Et tout ce matin là était nouveau. Pour elle et pour moi. Quand elle a monté l'escalier pour rejoindre son groupe et sa titulaire, elle pleurait avant même la dernière marche. Elle m'a parue vraiment petite et son cartable vraiment grand. Et son institutrice vraiment gentille. Avec elle et avec moi.  J'ai eu le coeur tout serré. Et si je me répétais les mots que je lui avait dit ce matin là, je sentais aussi que ce ne serait pas suffisant. Là, je me suis dit que finalement elle n'irait pas à la garderie cette première semaine et que je serais devant la porte de l'école à 15h20 - non mais franchement je croyais quoi? C'est là que je me suis vue dans son ancienne école où elle ne m'aurait même pas calculée ce jour de rentrée, elle serait partie en courant avec ses copains de toujours et son amoureux. Je me suis dit que j'étais une mère de merde et ces raisons toutes plus raisonnables les unes que les autres m'ont parues superficielles et secondaires. J'ai serré très fort la main du père et j'ai fait de grands signes avec l'autre à ma chouquette qui avait sa tête de veau qui part à l'abattoir. On a un peu rit tous les deux mais c'était pour pas chialer. La pause tendresse c'est fini - range ton mouchoir.

Après 4 jours, je peux déjà tirer quelques conclusions trop hâtives et partiales (d'où leurs intérêt!). Les devoirs avec la grande, ça ne sera pas aisé, "Nan mais heuuuuh, je sais ça va hein! Si tu continues à me parler je fais plus jamais rien de ma vie!". A l'aise. Vivement l'étude!  Elle sera (évidemment) première de classe (première dans le rang, assise au premier rang, n'aime pas que sa copine bavarde trop en classe). C'est un prodige vous l'aurez compris. Psycho-rigide comme sa mère. La petite elle a progressé depuis la classe d'accueil, la première chose qu'elle me dit à 15h15 c'est "j'ai-pas-tapé-j'ai-pas-poussé". L'année passée c'était "j'ai-pas-pleuré". Forcé qu'elles étaient les plus belles dans la cour de récré (et ce 4 jours consécutifs - j'étends donc cette statistique directement à toute l'année scolaire pour ne pas perdre de temps). Malgré les commentaires avec les-yeux-qui-roulent d'autres parents sur la future institutrice maternelle de ma toute toute petite, toujours rien à signaler au J4. Voire même je suis contente. Est-ce que cela tient au fait que dans sa classe il y a le même poster que celui qui a trôné sur la cheminée de ma chambre d'enfant? Au fait que même les mamans avec une grande gueule apprennent à la fermer avec les personnes qui ont la charge et la responsabilité de la prunelle de leurs yeux?  Qui sait.

En vrai, mes préoccupations majeures concernant cette rentrée ont surtout pu se déployer ce matin quand je me suis lancée dans la couverture des cahiers. Mon premier taf officiel de mère-d'une-enfant-en-primaire. Armée de papier cadeau (choix de l'enfant) et de papier Tesa, j'étais hyper motivée! Spoiler Alert: C'EST UNE DISCIPLINE DE RECOUVRIR DES CAHIERS! J'ai sué. J'ai tout arraché pour tout recommencer. J'ai failli chialer de frustration. A un moment je me suis même demandée si je venais d'hypothéquer l'avenir en maths de ma fille en massacrant son manuel. Je me suis dis aussi que si la prof lui demandait si on avait des chats je me pendais. Oui, il y a des poils de chats collés sous le papier Tesa. Et il n'y a pas de bulles, il y a des lignes. Et les cahiers ne se ferment plus tout à fait comme avant. J'espère que les qualités de ma fille ne seront pas jaugées à la lumière des miennes. J'avais le hastag #MotherFails qui clignotait en lettres rouges dans la tête. Je suis épuisée (et ça n'a rien avoir avec cette excellente bouteille de 1er Côtes de Blaye d'hier soir). Dieu merci le père avait pris la précaution d'emmener les enfants faire la récolte au potager pendant cette épreuve de force. Pas de témoins, pas de crime.

Demain il y a l'étude pour la grande, dîner chaud et garderie pour tout le monde. Le rythme s'installe. Les filles aussi. Môman est au taquet (surtout sur le journal de classe, je ressens, je l'avoue, un plaisir coupable à signer les avis).

Je me réjouis en cette période troublée que mes filles aient la chance de pouvoir se rendre à l'école et d'avoir tout le matériel dont elles ont besoin. Je me réjouis qu'elles n'aient pas 2 jours de marche à faire mais juste 5 minutes. Je me réjouis de savoir qu'elles bénéficient de l'attention nécessaire pour déployer leurs qualités et découvrir de nouveaux savoirs sans avoir à se préoccuper de leur survie. Elles mangent chaud à midi et ont deux collations sur la journée. Elles sont portées par les bras de leur père et récupérées par ceux de leur mère. Tous les enfants du monde n'ont pas cette chance. L'école est un instrument pour la paix, je suis heureuse qu'elles puissent apprendre à en jouer.