vendredi 12 septembre 2014

Round Up #3 - Grossesse et décroissance

Pour de jolies jeunes femmes qui partagent mon quotidien. A boucles ou à talons. 


Parce que j'ai un nombre conséquent (impressionnant?) de mères enceintes autour de moi en ce moment, je me suis fait un petit tour d'horizon dans le rétroviseur de ces périodes pas si loin derrière moi. Devant l'excitation et les préoccupations de ces mères presque toutes mère pour la première fois, je me rappelle ces moments enthousiasmants où je pensais plus vite que ma carte bancaire et que mon bon sens. Entre la naissance de l'elfe et de la grenouille j'ai fait de GROS progrès en termes d'achats (in)utiles et de sages décisions. J'ai appris qu'il y avait un monde entre ce dont je pensais avoir besoin et ce dont j'avais besoin. Ce fossé étant jusque là bouché par l'envie...

J'avais bien sûr lors de ma  première grossesse la tête farcie de mes plans extras pour bien faire tout ça. Entre haptonomie, yoga prénatal, natation prénatale, les huiles, les massages, la relax attitude, ... Pour la grande j'ai n'ai finalement fait que la gym prénatale avec d'autres couples. Totalement inutile en ce qui me concerne sur le plan de la préparation physique. Le constat affligeant que je ne pouvais pas tenir ma respiration plus de 20 secondes contre les 90 attendues. Bref au jour J j'étais capable d'identifier le moment M mais pour le reste, free style. Et j'ai poussé comme une déesse (ouais!) alors fuck la respiration. Pour la seconde j'ai profité les 3 derniers mois de grossesse de la piscine prénatale en petit groupe. Canicule aidant, ces moments ont été parmi les meilleurs de ma grossesse. Un soulagement physique et une détente absolue, un moment ultra centré sur moi et mon ventre. Le bonheur quoi. Je me suis préparée en quelques séances avec une sage femme pour mettre au monde ma fille de manière naturelle. J'entends par là sans péridurale et intervention invasive du corps médical. J'ai eu la chance de mener une grossesse sans complications et de mettre au monde ma fille en peu de temps sans rien d'autre qu'elle, moi et le père - et juste un poil à côté ma sage-femme. Je me suis sentie libérée de ce "trop" parfois envahissant autour de la naissance et j'ai apprécié d'être uniquement autour de ma fille. Un troisième? Un accouchement à domicile a minima. Mais c'est une autre histoire.

Pour la valise de la première naissance et la seconde, un monde à part... Deuxième round avec le strict minimum pour les tenues de l'une et l'autre. La liste de l'hôpital m'avait laissée perplexe la première fois - on y apprend des mots. Il fait mourant de chaud dans les maternité et les bébés n'ont pas besoin de 3 couches de vêtements... Bonnet et pull en laine étaient beaux mais parfaitement inutiles. On est en Belgique, tout peut se trouver au coin de la rue, la maison n'est pas loin, le père non plus. Par contre ce qui était essentiel était la petite lampe (de sel dans notre cas mais peu importe) pour éclairer notre chambre à la maternité. Une ambiance confortable et intime pour éviter ces néons déprimants et aveuglants. Une photo de mon aînée sur ma table de chevet aussi. Et de quoi hydrater avec plaisir cette soif permanente après mes accouchements. C'est tout. Les visites étaient limitées pour nous permettre d'accueillir cette enfant dans le calme, nous rencontrer, nous découvrir.

La chambre à la casa était prête, les deux fois. Ce qui revient à dire que le berceau était à côté de notre lit et qu'il y est resté pendant plus de 6 mois et moins d'un an dirons-nous. J'allaitais et c'était pratique mais surtout je n'aurais pas voulu me séparer de mes enfants trop vite. Je fais partie de celles qui ont la chance de mieux dormir en écoutant la respiration de leur bébé. Encore aujourd'hui à 2 et 5 ans je trouve leur souffle apaisant. Non je ne pratique pas le cododo (mais je n'ai rien à lui reprocher).

Le matos. L'inévitable matos indispensable (c'est discutable) et le merchandising. A moins d'avoir plein de tunes et de ne pas avoir de remords à dépenser sans compter, si on veut TOUT avoir, l'emprunt aux copines est encore ce qui est le mieux. Les biberons, le chauffe-biberon, le stérilisateur, le tire-lait, le couffin, le lit, la table à langer, le parc, le tapis d'éveil, le relax, les mobiles, le maxi cosi, la poussette (aux 14 fonctions dont on ne fait jamais usage), ... L'expérience m'a appris que le porte bébé EST l'indispensable. Dès le retour à la maison et dès la première balade dehors, comme ça le bout de chou il s'habitue. Le porte bébé ce sont les mains dégagées, c'est la proximité, la chaleur et peu d'encombrement. Je ne vais pas faire la promo du portage mais (quand même) c'est une chose universelle. Partout dans le monde les mères portent leurs bébés. Voilà quoi. J'ai peu à dire sur les biberons que mes filles n'ont acceptés que lorsqu'ils n'ont plus été utiles. J'ai de quoi écrire une thèse sur l'allaitement par contre (ne me lancez pas! - en fait si, je n'attends que ça).

Le bain. Là encore le moins le mieux. Une petite baignoire à 5,95 de chez les Suédois et hop le tour est joué. Plus économique encore le vieil évier de cuisine (préalablement nettoyé) et hop le tour est encore mieux joué pour moins cher. A hauteur de dos! Les baignoires trois en un, très peu pour moi. Les transats et autres soutiens de bébé, très peu pour moi. Le nouveau-né ne passe pas des heures dans l'eau alors tant qu'à faire, tenu par les bras compétents de ses parents qui l'amène en douceur dans l'eau me paraît le plus sécurisé. Histoire de l'accompagner dans ses sensations. Il faut le tenir c'est vrai mais bon un bébé ça se touche hein.

L'invraisemblable marché du produit de soins, entre avis dermato et packaging, les mères chamboulées par leurs hormones achèteraient n'importe quoi. J'ai peu de produits "qui sentent bon" (non ils ne puent pas ni mes enfants par ailleurs). Le plus naturel possible afin de respecter la peau et finalement le moins de savon possible. Pas de crème de manière préventive et des lingettes bio (un premier indice est qu'elles ne proviennent pas d'une branche d'une multinationale) ou du liniment sur des carrés de tissus (gracieusement cousus et offerts par mon frère et sa femme). Passés à la lessive ces lingettes sont réutilisables. Bébé sent bon (ha!) et avec le liniment il y a même ce doux parfum d'huile d'olive. Je ne crache pas sur une crème parfumée mais naturelle et labellisée. Of course.

Et ça peut continuer encore et encore. Le Babyphone (oui j'en ai pour chacun de mes enfants), les mobiles (discrets, innovants, pas en plastique ni musicaux et oui il pourra dormir sans parce qu'il n'en saura rien), les trotteurs (bannis), les répliques en plastique et minuscules de ce que nous utilisons nous les adultes; en conclusion trois bols et un jeu de "couverts bébé" suffiront. Et encore et encore et encore. Encore aussi.

Donc après 2 enfants et 5 ans de pratique je dirais que tout ça ce sont des gadgets de parents qui peuvent parfois rendre la vie plus confor(ma)table mais ils sont chers, ils sont encombrants, ils ont une durée de vie limitée. Moins de produits c'est aussi moins de travail et d'entretien. Bien sûr chacune vivra sa grossesse et sa maternité à sa mode. Je ne fais que semer ici les réponses aux questions qui m'ont été posées. En ce qui me concerne l'expérience a confirmé l'adage, simplicité est mère de tranquilité.

Certains diront que je me la joue austère et ceux là ne sont jamais venus chez moi. Je déborde de brols et de trucs en totale contradiction avec tout ce que je viens d'énumérer mais n'est-ce pas pour cela que je suis très bien placée pour en parler? Avoir n'est pas être. Ces quelques réflexions ne changeront sans doute rien à ce désir des parents d'acheter pour nidifier et de se dire que rien n'est trop beau pour son enfant. C'est vrai mais avec le temps j'ai surtout appris que rien n'est plus beau que mon enfant.

jeudi 11 septembre 2014

L'enfant solaire


Oh my sweet Alma. 2 ans déjà dit-on? Le temps passe vite. Et il me semble qu'il passe plus vite depuis toi. C'est peut-être que depuis toi la vie n'est plus la même. Ta naissance était radieuse. Tes cheveux étaient radieux. Ton sourire était radieux. Ton calme était radieux. Tu es solaire mon enfant. Et puis il y a eu ces longs mois où je n'ai pas pu être la maman que je voulais pour toi. Quand le médecin s'est demandé comment j'avais tenu tout ce temps debout je lui ai dit que je ne savais pas. Mais ce n'est pas vrai. C'est toi mon petit miracle. Celle qui réchauffe les coeurs les plus froids. Notre histoire est faite comme ça. Comme dit ton père, il n'y a pas que la maladie. Il a raison ton père. Il y a toi, ta soeur, lui et moi. Et ce petit bout d'histoire qui nous a faites mais qui ne nous définit pas. Notre histoire c'est aussi, c'est surtout, ton rire gras qui nous fait rire fort. Tes mimiques inimitables et contagieuses à la fois. Tes yeux dans lesquels on se noie. Ta joie sans retenue et ta férocité en amour. Ta détermination. Ta liberté. Ces moments suspendus où tu contemples en silence, où tu cultives cette part secrète en toi. Tu es espiègle. Tu es forte. Tu es belle. Tu es douce. Je t'aime, oh je t'aime ma belle enfant à moi.